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Education : Le collège de Bousalem fait peau neuve

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Les élèves de Bousalem sont fiers du lifting subi par leur collège, construit en 1985 et tombé presque en ruines, avant d’être restauré par des mécènes.

Par Zohra Abid

Depuis son ouverture en 1985, le collège mixte de Bousalem, gouvernorat de Jendouba, n’a pas connu de travaux d’entretien ou de rénovation. Conséquence : cet établissement doté de plusieurs salles sur 2 niveaux, de 2 dortoirs et d’un réfectoire, a pris un sacré coup de vieux : toitures des salles pourries, murs des classes lézardés, dortoirs suintant l’humidité, WC insalubres…

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Des élèves heureux…

La mobilisation

Suite à une intoxication alimentaire, qui a touché une trentaine de pensionnaires, le ministre de l’Education, Neji Jalloul, s’est rendu le lendemain, vendredi 2 octobre, sur les lieux, pour constater de visu l’état lamentable de cet établissement. Le jour même, le ministère de tutelle a publié sur son site officiel des photos illustrant l’état déplorable du bâtiment. Le choc était terrible.

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Le collège rénové est à peine reconnaissable.

Quatre jours après, une convention a été signée entre Bassem Loukil, Pdg du groupe familial (et directeur exécutif de la fondation Amana) et le ministère de l’Education pour la restauration d’une série d’établissements scolaires au nord-ouest et au sud du pays. Le premier à en profiter – car il y avait urgence – fut le collège de Bousalem. Il fallait retaper tout, vraiment tout. Et c’était une course contre la montre, car on était au tout début de l’année scolaire.

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Néji jalloul et Bassem Loukil au milieu des enseignants.

Y a d’la joie !

Après 2 mois de travaux, le collège a fait peau neuve et il ne reste plus que quelques petites bricoles. L’inauguration, le 10 décembre 2015, s’est déroulée en présence de Neji Jalloul et Bassem Loukil, et des cadres régionaux.

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Les équipements du dortoir flambant neufs.

Ce jour-là, c’était la fête. Les cours ont été séchés, les élèves excités, à la vue du ministre de l’Education, qui s’est démené pour avoir les fonds nécessaires à la remise à neuf de l’établissement. «Je ne remercie jamais assez les hommes d’affaires qui ont répondu présent à l’appel de la patrie. Je cite, au passage, Bassem Loukil, Lotfi Abdennadher, Marouane Mabrouk… Nous avons hérité d’une situation assez lourde. Mais la générosité des Tunisiens a été là pour nous aider», a déclaré le ministre, qui a remercié, au passage, tous ceux qui se sont mobilisés pendant le «Mois de l’Ecole» et ont mis la main à la poche. «Rien que pour ce collège, où il y avait une grande urgence, on a dû débourser  1,5 million de dinars pour le rénover», a-t-il ajouté.

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Des classes qui donnent envie d’apprendre.

La fondation Amana a, de son côté, mis la bagatelle de 500.000 dinars dans cette opération. «85% des travaux sont achevés», a tenu à préciser son président, Bassem Loukil.

Le pensionnaire-roi

Près de 300  élèves internes, filles et garçons, âgés de 12 à 16 ans, seront bien au chaud dès janvier 2016. «Dans 2 ou 3 semaines, tout sera fin prêt. A leur retour des vacances d’hiver, les pensionnaires seront bien logés, nourris et blanchis. Tout est retapé à neuf. Les bancs et les matelas achetés, les toilettes ressemblent à celles des hôtels. La salle d’informatique est déjà prête, le réfectoire ne manque de rien… Bientôt, les vestiaires seront construits à côté du beau terrain de sport», a indiqué, à Kapitalis, le délégué de Bousalem.

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Un réfectoire propre et bien équipé.

«Certains élèves se tapent chaque jour une trentaine de km. Rien que pour le transport, chaque élève doit payer 3DT par jour. C’est énorme. Désormais, ils resteront sur place et ne gaspilleront plus ni temps ni argent. Car le cadre est magnifique, tout est nickel et les parents ne payeront que 60DT par trimestre et auront vraiment la paix», a précisé un des enseignants.

Ces petites têtes brunes viennent pour la plupart des zones montagneuses environnantes, notamment de Aouled Saïdane, Askrya, Bouhartha, Sidi Ali Jebal, Roumay, Hedi Khelil, Elgzala, Echouaoula… «Vous imaginez leur calvaire, surtout en hiver, lorsque le coucher du soleil est à 17H00», poursuit l’enseignant.

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Le salut du drapeau national.

La réforme sera difficile mais passionnante

Ce jour-là, ces ados étaient très joyeux voire excités. Ils ont eu droit à un repas complet partagé avec le ministre. Ils ont ensuite entonné l’hymne national et fait hisser le drapeau. Néji Jalloul, accompagné de son cortège administratif, a fait un petit tour dans le collège avant de rentrer à Tunis. Lui-même ne croyait pas ses yeux.

S’agit-il vraiment du même établissement qu’il avait visité il y a 2 mois ? «On a peine à y croire», se réjouit-il, qui compte énormément sur la générosité des Tunisiens pour l’aider à financer la restauration de milliers d’établissements scolaires et sur la compréhension des enseignants pour contribuer au projet de réforme de l’enseignement. Les quelques enseignants présents ont d’ailleurs profité de l’occasion pour discuter avec lui à propos de certains de leurs problèmes professionnels.

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Néji Jalloul discute avec les enseignants: La réforme est l’affaire de tous.

«Il y a tant de projets à réaliser mais le budget du ministère est insuffisant. Le projet de réforme de l’enseignement, qui doit être entamé en 2016, doit durer 15 ans et toucher pratiquement tous les aspects et tous les cycles. Ce sera difficile, je le sais, mais ensemble, et avec un peu de compréhension et des concessions de part et d’autre, on y arrivera», a-t-il expliqué aux professeurs du collège. Et de leur rappeler la chance qu’ils ont d’être des enseignants, étant lui-même membre de ce corps important en Tunisie. «C’est le métier qui m’a fait rêver quand j’étais enfant. Savez-vous que l’enseignant doit d’abord donner et partager. Celui qui n’a pas la générosité ne peut pas faire ce métier, certes difficile, mais ô combien noble, que nous avons tous choisi», a ajouté M. Jalloul.

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