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Stents périmés : La cardiologue limogée de l’hôpital Sahloul s’explique

Aidi- perte doc-Stents périmés

Le ministre de la Santé Saïd Aidi s’embourbe dans l’affaire des stents périmés.

Limogée samedi par le ministre de la Santé, Dr Assia Boughzala, chef de service de cardiologie de l’hôpital Sahloul, se dit surprise et s’explique.

Par Zohra Abid

Interrogée par Kapitalis à propos des causes de son limogeage, Dr Boughzala a déclaré qu’elle n’a pas reçu de notification officielle de cette décision annoncée par le ministère de la Santé dans un communiqué rendu public samedi, ajoutant qu’elle ne connaît pas les raisons exactes de cette décision et qu’elle n’a pas été informée des résultats de l’inspection qui a eu lieu dans son service à l’hôpital Sahloul, les 1er et le 2 août courant.

La décision ayant été justifiée par le fait que son service avait utilisé 2 stents périmés, Mme Boughzala estime que le stock des stents relève de la responsabilité de la pharmacie interne de l’hôpital qui achète les produits pharmaceutiques et médicaux, et notamment les stents, suite à un appel d’offres public, et c’est elle qui constitue les stocks utilisés et en contrôle la conformité.

«L’inspection a eu lieu le 1er et le 2 août courant. C’était au niveau des registres où on inscrit toutes les données et où on colle les vignettes des produits utilisés. Samedi matin, soit 3 jours après, on est venu m’informer qu’un communiqué du ministère de la Santé vient d’être publié annonçant des sanctions contre mes collègues et moi», a indiqué Dr Boughzala. Et de rappeler que la salle de cathétérisme de l’hôpital, dont elle a la charge, a été fermée pendant 5 mois en 2015 et il a fallu qu’elle frappe à toutes les portes pour que le ministère réponde enfin à ses requêtes pour permettre sa réouverture.

«Nous avons fait notre inventaire en 2015 et informé les autorités d’un problème dû à une panne dans l’équipement fourni par General Electric, la société qui représentait, à l’époque, le fournisseur de l’équipement de la salle de cathétérisme. Depuis, cette société s’est retirée, et nous n’avons plus de vis-à-vis pour la réparation des machines importées. J’ai dû multiplier les appels et les courriers au ministère, en vain, et je n’ai jamais réussi à rencontrer le ministre», a déploré Dr Boughzala.

Comme le service était dans l’impossibilité de donner des rendez-vous aux patients, dont la vie était en danger, Dr Boughzala a dû se démener pour mettre le chef du gouvernement au courant de la situation. Et c’est Habib Essid qui est intervenu en personne pour assurer la sortie des produits et équipements restés bloqués pendant plusieurs semaines à la douane. «La salle de cathétérisme était donc fermée du 4 avril au 10 août 2015. Pendant toute cette période, on n’a pas assuré les urgences. On n’a, d’ailleurs, posé que 270 stents pendant toute l’année 2015, alors qu’on a la charge en moyenne de 1200 patients par an», a-t-elle précisé.

«Depuis qu’on a commencé cette intervention à l’hôpital Sahloul, en 1996, on a enregistré plus de 10.000 poses de stents. C’est tout ce que j’ai à dire pour le moment, en attendant ce qui va résulter de ma réunion prévue avec mes 2 collègues sanctionnés pour la pose de 2 stents périmés comme mentionné dans le communiqué du ministre», a enchaîné Dr Assia Boughzala, ajoutant qu’elle a confiance en ses confrères cardiologues et qu’elle va attendre leur réaction lors de la réunion de la Société tunisienne de cardiologie et de chirurgie cardio-vasculaire (STCCCV), prévue mardi prochain.

«Cette réunion sera ouverte non seulement aux cardiologues mais à tous les médecins dont ceux qui travaillent dans l’orthopédie, la greffe des organes, etc. Nous sommes tous concernés», a-t-elle conclu.

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