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Octobre musical : Migrantes à l’assaut de l’Acropolium

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Migrantes, un nom plein de générosité qui rappelle de tristes événements et le trio de musiciens provoque une sensation pour le moins étrange.

Par Anouar Hnaïne

Composé de trois virtuoses, un pianiste, un trompettiste et un luthiste, la formation se produit pour la première fois ici sur invitation de l’Institut culturel italien.

Comme d’habitude, à chaque fois que se produit un spectacle italien, la salle se remplit. Ce mercredi 19 octobre, beaucoup d’Italiens, des étudiants en langue, des amateurs de musique et des habitués de l’Octobre musical.

Un trio en communion

Migrantes? Javier Girotto, un italo-argentin à la trompette, deux solistes italiens au piano le jeune Andrea Manzon, et au ûd Mauro Sigura, un trio en état artistique migratoire, rythmes argentins, jazz principalement européen et free, sonorités orientales. Une odyssée.

Quand l’un part en solo, l’autre le rejoint, le dépasse, le remplace et se rencontrent à deux pour se séparer plus tard. Il y a de l’improvisation dans le jeu, le timbre du piano est chaud qui s’élève dans les airs dans un rythme précis et une sophistication poussée.

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La touche a du corps, de la chair et de l’esprit, en résonance le ûd cimente le morceau, Sigura tapote par moment sur le bois, les deux instruments jouent en alternance cadencée. Du jazz, du free? On accepte les changements de rythme sans barguigner tellement ils sont prenants, éclatants de richesses sonores.

Aucune solennité dans le jeu; le trompettiste part souvent en solo dans des improvisations; habité, Girotto s’époumone, les joues rougies, il sera sauvé, appuyé par les notes de piano et les cordes du ûd.

Variations européennes, déclinaisons orientales

Le trio n’est pas en concert, il est en communion avec le public lequel est tantôt pris au jeu, séduit, tantôt surpris, secoué par les comportements capricieux (le luthiste qui tapote avec sa chaussure). Des moments de tristesse insondables, des moments de joies manifestes, les musiciens se jettent à l’eau avec une attention aiguë, airs argentins, variations européennes, déclinaisons orientales…

Migrantes se laisse aller sur les vagues des mouvements, un solo long de la trompette laisse place au ûd, le piano en notes amples, gourmandes entre en jeu, l’improvisation prend. La composition est homogène, le public est ravi, il applaudit longtemps.

Ces migrants nous captivent. Naturellement un bis s’impose et ça sera, Olfa… Olfine non Olfouine, le public intervient ‘‘Halfaouine’’, c’est ça ! Migrantes exécute le morceau composé par Anouar Brahem (chanté par Lotfi Bouchnak) d’une façon fluide, presque orchestrale. Ovation debout.

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