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Droits des femmes : Le grand combat des progressistes tunisiens

A propos de l’appel du président de la république Béji Caïd Essebsi en faveur du renforcement des droits des femmes tunisiennes.

Par Fathi Bchir *

Le vrai combat, le grand combat à venir de la gauche en particulier et des progressistes et modernistes en général est celui inauguré par la promulgation du Code du statut personnel (CSP), le 13 août 1957, autour de l’égalité des droits. Ce n’est pas un combat, qu’un combat, pour les femmes, c’est un combat général pour l’évolution de notre société. Ne pas trop se fixer sur les détails de l’héritage ou autre car c’est une bataille de principes et de vision.

Certains pensent qu’il est tôt ou il y a le risque de heurter les traditions. Conservatisme.

Ce n’est pas en pensant comme les intégristes et en cédant sans discuter à leurs prétentions qu’on résistera aux forces de l’obscurité. Ce serait capituler avant la bataille. Il faut rejeter leur lecture falsifiée du Coran et le leur dire haut et fort. Oser leur jeter à la figure ce verset coranique: «Lakom dinoukom wa lya dini». Ou bien votre conception de Dieu et de sa religion ne sont pas les miennes. Car il n’y a pas qu’une lecture des textes dits sacrés. Chacun les interprète selon ses intérêts et le degré de ses frustrations personnelles et sociales. Il n’y a pas de lecture neutre du Coran.

Il y a un précédent à citer. C’est comme pour les Le Pen en France. La droite a cru les affaiblir en reprenant leurs discours, en jouant des peurs de l’étranger et du changement. Résultat : ils les ont renforcés.

Ne faisons pas l’erreur, la même à peu près. On sait que la partie ne sera pas facile. Beaucoup sont contre. Chacun à ses raisons. Les raisons religieuses sont les moins crédibles car elles forcent le sens des textes.

Il reste le conservatisme. Les hommes qui ne veulent pas perdre leur pouvoir et leurs avantages et aussi des femmes esclaves et heureuses de l’être par esprit de servitude.

Et enfin les «tamma3a» (cupides) et les «melhoufine» (voraces) qui veulent plus que leurs soeurs. Qui voudraient tout. Minables et méprisables. Dieu est hors de cause. C’est le mauvais côté des gens avides qui prime. Ils veulent l’asservir à leurs intérêts

Le rôle des gens de la gauche, des progressistes en général, est d’agir avec méthode et pédagogie, et aussi avec fermeté et détermination.

L’enjeu est global. Se regrouper pour agir. Parole solidaire, engagement collectif.

* Journaliste tunisien basé à Bruxelles.

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