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Tataouine : Restaurer les décors de ‘‘Star Wars’’ pour attirer les touristes

Les décors de ‘‘Star Wars’’ doivent être restaurés.

Les décors de ‘‘Star Wars’’ à Tataouine ont été ensevelis par le sable. Les fidèles de la saga ont réuni des fonds pour sauver la planète des Skywalker et… le tourisme tunisien.

Par Marwan Chahla

A l’extrémité du sud-ouest tunisien, en plain désert saharien, George Lucas, le réalisateur de ‘‘La Guerre des étoiles’’, avait découvert, en 1977, le lieu de tournage idéal pour son inénarrable saga cinématographique: la ville de Tataouine (ou Tatooine) qui sera la planète au centre de la galaxie où s’affrontent les Chevaliers de Jedi et les Seigneurs noirs des Sith.

A Sidi Driss, posters et photos racontent encore la saga

Il y a 40 ans, Lucas et son équipe ont élu domicile dans le désert tunisien et ont commencé à filmer en divers endroits de la région, notamment à Ong Jmal, connue pour les fans de ‘‘Star Wars’’ sous le nom de Mos Espa, le plus grand spatioport de Tatooine où Luke Skywalker a rencontré le contrebandier Han Solo – interprété par Harrison Ford – avec lequel il se lancera dans ses aventures…

C’est là, également, qu’est né le père de Luke Skywalker, Anakin, qui deviendra plus tard Dark Vador.

Il y a aussi le village de Matmata où Luke Skywalker a été élevé par son oncle et sa tante. La maison du film est en fait un hôtel qui a été construit sous terre de manière à se protéger de la chaleur intense du désert.

A l’hôtel Sidi Driss, les touristes peuvent encore trouver des accessoires et des panneaux qui ont servi pour le tournage de la saga de ‘‘La Guerre des étoiles’’. Des posters et des photographies des équipes de tournage des différents épisodes décorent toujours les murs de Sidi Driss.

Les villes de Tataouine et Matmata sont devenues des lieux de pèlerinage pour les passionnés de ‘‘Star Wars’’, des destinations incontournables…

Tel a été le cas pour des millions de visiteurs fans, jusqu’à la révolution de janvier 2011: en effet, cet événement a changé nombre de données dans le pays et convaincu les touristes étrangers, surtout avec la montée de l’extrémisme religieux, les assassinats politiques et les attentats terroristes de 2015, à rester chez eux…

Conséquence immédiate: la ville de Mos Espa, un ensemble de constructions en bois et papier mâché, a été engloutie par les sables du désert.

‘‘Sauver Mos Espa’’, une initiative lancée, en 2014, par les fans de l’univers de ‘‘Star Wars’’, a recueilli des dons de plus de 75.000 dollars, soit plus de 180.000 dinars tunisiens, pour ce projet de restauration. Les fonds ainsi collectés ont été remis au gouvernement tunisien.

Plus de crainte à avoir aujourd’hui, puisque Mos Espa a été dégagée des sables.

L’hôtel Sidi Driss à Matmata surfe sur la vague du succès planétaire de la sage des ‘‘Star Wars’’ .

«C’est bien simple, il s’agit d’une obligation»

Cette mobilisation privée et officielle et ces efforts n’ont cependant pas vaincu la frilosité des touristes, qui préfèrent encore bouder la destination Tunisie ou choisissent passer le plus clair de leurs vacances tunisiennes en bord de mer – au lieu de prendre la peine de couvrir environ 500 kilomètres pour atteindre la planète désertique de George Lucas.

Mais c’était sans compter sur la motivation des fans de l’univers de ‘‘La Guerre des étoiles’’. Nabil Gasmi, président de la Chambre de développement du tourisme oasien et saharien (CDTOS), une association à but non-lucratif, fait partie de ces irréductibles qui ne désarment pas: pour cet enseignant-chercheur en géomorphologie des milieux arides, «c’est bien simple, nous avons obligation de protéger ce site contre l’oubli et l’abandon. Tout le monde ici, dans cette région du pays, trouve avantage dans la préservation de ce lieu de tournage. Tout le monde estime que cela fait partie de leur héritage», a-t-il confié récemment à l’agence de presse allemande DPA.

Nabil Gasmi rêve de transformer la région en une attraction touristique majeure –une zone offrant un large éventail de produits, de services et de sites de divertissements, avec des commerces de proximité, musée, projections cinématographiques et festivals.

Et, tel que Nabil Gasmi conçoit les choses, la population locale devra être massivement associée, notamment les jeunes sans-emploi.
Cette année, cet engagement a été porté à l’échelle internationale: une délégation de professionnels du tourisme tunisien a soumis cette idée au salon du tourisme international, ITB Berlin (du 8 au 12 mars 2017), exprimant le souhait d’attirer le plus grand nombre possible de vacanciers, notamment des visiteurs asiatiques qui, ces dernières années, sont de plus en plus enclins à voyager à travers le monde.

Avec cette ferveur à toute épreuve des fidèles de la saga ‘‘Star Wars’’ une conscience entière de la population locale et une volonté officielle et privée affirmée, l’univers de ‘‘La Guerre des étoiles’’ est promis à un bel avenir.

 

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