La Tunisie s’est engagée auprès de l’Onu à ne plus recourir au test anal forcé dans les affaires d’homosexualité. Il ne faut pas se réjouir trop vite…
Cet accord a été signé par Mehdi Ben Gharbia, le ministre chargé des Relations avec les instances constitutionnelles et la société civile et des droits de l’Homme, lors de la présentation du 3e rapport périodique de la Tunisie sur les droits de l’Homme, hier, jeudi 21 septembre 2017, à Genève, Suisse.
La Tunisie a accepté 189 des 248 recommandations formulées par l’Onu visant à améliorer son bilan relatif aux libertés et aux droits de l’homme et à abolir toute forme de torture, notamment celle exercée sur les homosexuels.
Le ministre tunisien n’a cependant pas retenu l’abolition de l’article 230 du code pénal, qui interdit la sodomie, et qui prévoit une peine de prison allant jusqu’à 3 ans de prison ferme. Mais il s’est engagé sur la recommandation relative à l’élimination du «test anal forcé», considéré comme preuve de culpabilité des personnes «suspectées» d’homosexualité et qui sont écroués conformément à l’article 230.
Cette nouvelle, qui en a réjoui beaucoup, n’a pas eu le même effet positif sur les militants de l’association Shams, défendant les droits des homosexuels, et notamment son président, Me Mounir Baatour, qui a précisé à Kapitalis que l’engagement du ministre sur l’abandon du test anal forcé est de la poudre aux yeux.
«Le test anal n’a jamais été forcé, mais en cas de refus du suspect de s’y soumettre, le juge retient la présomption de culpabilité. Qu’avons-nous gagné ? Rien, puisque finalement le harcèlement, la torture et l’arrestation les homosexuels se poursuivront en Tunisie», a déploré le président de Shams, accusant le gouvernement de jouer sur les mots pour contourner la pression de l’Onu à ce sujet.
Y. N.
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