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Octobre musical : Violons enchanteurs

Le duo de violonistes roumains Andréa et Bogdan Grigoras ont transporté le public de l’Octobre musical dans une Europe immémoriale.

Par Hamma Hanachi

Andréa et Bogdan Grigoras forment un couple dans la vie et sur scène. Virtuoses du violon, ils sont bardés de diplômes, titulaires de doctorat d’Etat de l’Université de Bucarest et ont un riche palmarès de scène et une expérience artistique variée en qualité de solistes instrumentistes dans leurs pays, en France, Espagne, Italie, Bulgarie, Turquie, Russie, Pologne, etc. Ils ne sont pas étrangers à l’Acropolium de Carthage où ils se sont produits à plus d’une reprise.

Le couple réside depuis 2010 en Tunisie où il a fondé et dirigé l’Orchestre de Chambre de Sfax. Depuis cette année 2017, ils enseignent à l’Institut supérieur de musique de Tunis (ISMT).

Un programme baroque

Le public n’est pas en grand nombre le mardi 17 octobre 2017 pour leur concert de l’Octobre musical, mais discipliné et concentré, on a remarqué au premier rang Ilario Antoniazzi, archevêque de Tunis, et des curés derrière. Notons que les Grigoras jouent régulièrement pendant les fêtes religieuses chrétiennes à la Cathédrale de Tunis et à l’église Saint Augustin et Saint Fidèle de la Goulette.

Pour l’Octobre, ils ont choisi un programme baroque et classique où l’on rencontre Bach, Schubert et Mozart et comme attendu des pièces religieuses dont le sublime ‘‘Ave Maria’’ de Schubert, exécuté avec un brio qu’on eut pu imaginer la voix de Barbara Boney ou La Callas l’accompagner (des références pour cette pièce populaire).

Les baroqueux ont trouvé leur bonheur, un autre ‘‘Ave Maria’’ de Bach-Gounod, ce dernier a tiré sa composition du célèbre ‘‘Piano bien tempéré’’ de Bach, la pièce fut adaptée plus tard au violon.

Encore Bach, ‘‘Cantate 147’’ (connu par le célèbre chant religieux de ‘‘Jésus, que ma joie demeure’’), le duo violon est aux anges : Cezar a les yeux fermés, sa complice est habitée par le morceau, elle remue la tête, ils se regardent, n’y manque que le chant. Silence d’église, nous revient la citation de l’écrivain et philosophe roumain E. Cioran : «S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu».

Enfin des sourires

On est plus gai avec le ‘‘Duet en 3 mouvements (Allegro, Minuetto, Presto)’’ de J. Haydn (1732-1809). Du baroque religieux, on saute vers la Roumanie, patrie des Grigoras: Dinicu (1889- 1949) et sa ‘‘Hora Staccato’’ et Porumbescu (1853-1883) et ‘‘Ballade’’, sa composition la plus connue. Et on termine par ‘‘Por un Cabezza’’, un tango chaloupant du grand Carlos Gardel, surnommé le Roi du Tango (1890-1935). Le public est séduit, l’archevêque aussi. «Enfin, des sourires», dit il.

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