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Sit-in appelant au départ de Chahed : Qui est à la manoeuvre ?

Une partie politique non identifiée (PPNI) appelle à un sit-in, le samedi 30 juin 2018, devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), à la place du Bardo, pour demander le départ du gouvernement Chahed.

Cette initiative, lancée sur les réseaux sociaux par une nébuleuse Coordination nationale du salut national (sic!), tente visiblement de réussir un remake du fameux « sit-in du départ » organisé à la même place du Bardo, pendant plusieurs semaines, en juillet-août 2013, suite à l’assassinat de deux dirigeants de gauche Chokri Belaid et Mohamed Brahmi par des extrémistes religieux, et qui a abouti à la démission du gouvernement de l’islamiste Ali Larayedh.

«Cette décision a été prise parce que le chef du gouvernement a échoué à gérer les affaires du pays et ne se soucie que d’assurer sa carrière politique aux dépens de l’Etat et du peuple», indique le communiqué anonyme publié aujourd’hui, jeudi 21 juin 2018, sur les réseaux sociaux. Et qui ajoute : «La crise politique a plongé le pays dans une spirale dangereuse au point de mettre en danger sa sécurité et celle du peuple. Alors que la Banque mondiale conduit le travail du gouvernement en imposant ses conditions.»

Fac-similé de l’appel au si-in.

Il ne faut pas être grand clerc pour débusquer les parties qui se cachent (très courageusement) derrière cette manœuvre grossière cousue de fil blanc. Ce sont ces mêmes parties qui tentent depuis plusieurs mois de renverser le gouvernement de Youssef Chahed, coupable d’avoir ouvert plusieurs dossiers de corruption impliquant des responsables politiques, des dirigeants syndicalistes, des affairistes et des responsables de médias. Ce qui importe à leurs yeux c’est le départ de Chahed, coûte que coûte, au risque de plonger le pays dans l’instabilité et le désordre.

Quand on a dit cela, on a nommé l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), le parti Nidaa Tounes, les lobbys politiques et économiques qui craignent les suites de la campagne de lutte contre la corruption, notamment les personnalités impliquées, de près ou de loin, dans le procès de Chafik Jarraya, ou encore les orphelins de l’ancien ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem, limogé récemment, et qui œuvrent pour lui ouvrir les portes de la Kasbah voire de Carthage.

E. B. A.

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