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Loi contre le racisme en Tunisie : L’apport décisif de Mouhieddine Cherbib

Après l’adoption hier soir, mardi 9 octobre 2018, par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), de la loi contre le racisme et toutes les formes de discriminations en Tunisie, il convient de rappeler l’histoire d’un combat acharné, à ce propos, mené par le militant Mouhieddine Cherbib.

Par Hédi Chenchabi *

Plusieurs personnes s’expriment et tirent la couverture vers elles, c’est devenu un sport national, mais il est juste de rappeler qu’autour de militants de l’immigration démocratique tunisienne, un homme, largement connu dans les milieux de la militance, a eu le mérite de soulever cette question, de travailler, de manière acharnée et résolu, avec les organisations démocratiques de la société civile, en Tunisie, en France et à travers le monde, à son élaboration et surtout à la discussion d’un texte de base et à la diffusion de cet esprit intransigeant quant à la lutte en Tunisie contre ce fléau social.

Deux décennies de luttes pour les droits des minorités

Cet homme, co-organisateur des 2 forums sociaux en Tunisie (2013 et 2015) est de tous les combats pour la dignité et contre toutes les actions de rejet de l’autre, il est aussi président du Comité des droits de l’homme et des libertés en Tunisie (CRDHLT) qui lutte pour les droits humains depuis plus de deux décennies.

Nous voulons d’abord témoigner notre reconnaissance à cet homme pour son abnégation et pour sa lutte résolu pour faire avancer les droits et la justice pour les minorités et pour la diffusion de la culture de l’anti-racisme dans notre pays et dans le monde.

Pour permettre à cette loi de voir le jour, il a fallu discuter fermement et convaincre et ce n’était pas acquis même auprès de militants progressistes.

Voilà que ce combat a abouti, que cette loi a été adoptée et que la Tunisie fait aujourd’hui partie des pays qui refusent l’atteinte aux droits de l’homme que constitue le rejet de l’autre et le racisme. C’est ce qui fait la singularité de la Tunisie, c’est ce qui fait aussi notre fierté de pays mosaïque riche de sa diversité.

La cheville ouvrière et le rassembleur

La conférence de presse organisée à ce sujet, le 21 janvier 2016, a été l’aboutissement d’un travail de fonds effectué par des acteurs de la société civile en Tunisie (CRDHLT, Euromed, FTDES, organisations et associations en Tunisie et dans l’immigration…).

Mouhieddine a été de fait la cheville ouvrière qui a rassemblé autour de l’idée d’une loi contre le racisme, c’est notre victoire à tous. Même si le texte a été amendé, les députés ont répondu présents.

C’est historique mais le combat continue pour la diffusion de cette culture de l’ouverture à l’autre et du rejet résolu de toutes les formes de discriminations.

* Militant associatif et politique tunisien en France.

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