Accueil » Finale de la Ligue des champions : La CAF a-t-elle épuisé le dossier ?

Finale de la Ligue des champions : La CAF a-t-elle épuisé le dossier ?

Quand la Fifa va-t-elle enfin s’intéresser aux pratiques peu orthodoxes de la CAF, l’officine mafieuse qui gère les affaires du football africain ? Parions que ce ne sera pas demain la veille, car la Fifa, elle-même, n’est pas irréprochable dans ce domaine. Loin s’en faut…

Par Hassen Mzoughi

Le président du conseil de discipline de la Confédération africaine de football (CAF), Raymond Hack, a annoncé hier, lundi 5 Novembre 2018, que l’attaquant d’Al Ahly, Walid Azarou est sanctionné de deux matchs, pour «comportement anti-sportif». Il manquera ainsi la finale-retour de la Ligue des champions, vendredi prochain 9 novembre, face à l’Espérance de Tunis et le prochain match de son club en coupes africaines. Outre cette sanction, Azarou écope d’une amende de 20.000 dollars.

La CAF ne donne pas des précisions mais l’attaquant marocain n’a pas été sanctionné seulement sur le flagrant délit de déchirement de son maillot afin d’influencer la décision de l’arbitre de la finale-aller, vendredi 2 novembre à Alexandrie, Mehdi Abid Charef, sur une faute qui n’en était pas véritablement une, et sur laquelle le directeur de jeu algérien, lui-même suspendu par la CAF, a décidé d’accorder un second penalty litigieux à la 76eminute en faveur du club du Caire, après un premier penalty, encore litigieux, à la 33e minute.

L’instance disciplinaire a sans doute tenu compte, pour sanctionner le joueur marocain, de l’agression caractérisée qu’il a commise sur le défenseur central de l’Espérance de Tunis, Chamseddine Dhaouadi (75’) et que ni l’arbitre ni son assistant n’ont signalée et punie.

Pas de retrait des cartons pour Kom et Dhaouadi

Le conseil de discipline de la CAF a rendu son verdict pour, espère-t-il, calmer la grogne dans les rangs tunisiens et enterrer une affaire qui commençait à éclabousser la réputation de la CAF et le football africain, déjà ternie par des rumeurs de corruption active, mais l’instance a accédé à une partie de la requête des «Sang et Or».

En effet, l’EST demande à ce que la CAF réhabilite ses deux joueurs Franck Kom et Chamseddine Dhaouadi, suspendus pour cette demi-finale retour. Le club tunisois estime que la mauvaise foi de l’arbitre algérien est tellement flagrante que les deux cartons jaunes qu’il a infligés à Kom et Dhaouadi, les deuxièmes suspensifs, sont de l’ordre de la partialité. Les deux cartons en question sont par conséquent «nuls».

À priori, l’instance ne compte pas retirer les cartons jaunes en question, sinon elle l’aurait annoncé hier dans son communiqué. Pourtant la priorité des priorités de l’EST était la réhabilitation de ses deux joueurs qui comptent beaucoup pour l’équipe.

La CAF veut entendre Carteron sur l’agression d’un joueur «Sang et or»

Le conseil de discipline a par ailleurs convoqué l’entraîneur d’Al Ahly, Patrice Carteron, pour en dire plus au sujet de l’agression dont il dit avoir été victime de la part d’un joueur de l’EST, sans le nommer, mais que personne d’autre n’a vue ni aucune caméra n’a filmée.

Patrice Carteron a réagi très maladroitement aux attaques contre son équipe après la victoire contestée devant l’Espérance de Tunis. Dans un entretien dimanche sur la chaîne de télévision du club cairote, Carteron a accusé l’Espérance de ne pas être exempte de reproche. Il estime avoir été victime d’une agression par un joueur de l’Espérance. «Il m’a agressé avec son pied», a-t-il dénoncé.

On ne sait qui était cet «agresseur» présumé mais le coach d’Al Ahly devra apporter la preuve de son accusation au risque de se trouver lui aussi sanctionné. Et s’il y aurait un joueur incriminé, le Comité de discipline ne le ratera pas, question de faire match nul avec… Azarou. Et là, on peut toujours compter sur l’empressement et le zèle de la CAF dès qu’il s’agit de servir l’Egypte et, surtout, Al-Ahly.

La polémique ne cessera certainement pas après la finale-retour, quel qu’en sera le résultat. Car le comité disciplinaire de la CAF, sans confirmer officiellement la suspension de Charef, ne fait aucunement allusion à ce qui s’est passé entre ce dernier et les préposés à la VAR. Pour de nombreux observateurs, l’arbitre algérien ne serait pas le seul fautif ! Il y aurait eu des arrangements au plus haut niveau et beaucoup d’argent a été servi. Ce qui rehausse encore davantage le niveau des responsables du football africain !

La CAF, le Caire, les Fahmy et Al-Ahly : Une vieille histoire de famille

Charef a-t-il vraiment été piégé ? Et par

Alors que sa suspension a fait le tour des médias, aucune décision n’a été annoncée par le comité disciplinaire de la CAF au sujet de l’arbitre algérien, pourtant au centre de la polémique. Mehdi Abid Charef a-t-il été finalement piégé par le réalisateur égyptien et les préposés à la VAR?

A-t-il touché 200.000 dollars, comme l’avaient avancé des médias, de la part de Presentation Sports, sponsor du club égyptien ? Presentation Sports a démenti, hier, tout ce qui été dit à ce sujet mais pourquoi la CAF ne diligente-t-elle pas une enquête indépendante pour faire la lumière sur cette accusation de corruption, fondée sur un échange de courrier entre les responsables de la société et ceux d’Al-Ahly.
En juillet dernier, le jury disciplinaire de la CAF a suspendu, sur la base d’enquêtes, plusieurs arbitres cités dans des affaires de corruption. Les sanctions vont de la radiation à vie (Marwa Range du Kenya), à 10 années de suspension (Ebrima Jallow de la Gambie et Yanissou Bebou du Togo) et moins…

Mais considérant les énormes intérêts financiers en jeu et surtout le poids des parties en présence concernées par les juteux contrats de droits de télévision, marketing et publicité, il y a peu de chance qu’une enquête puisse être demandée. Et cela, bien sûr, enfoncera davantage dans la boue la réputation de ces chers responsables de la CAF.

Quand la Fifa va-t-elle enfin s’intéresser aux pratiques peu orthodoxes de l’officine mafieuse qui gère les affaires du football africain ? Ce ne sera pas demain la veille, car la Fifa, elle-même, n’est pas irréprochable dans ce domaine.

Al-Ahly attendu mardi à Tunis, précédé d’une polémique sur un match volé

Al-Ahly – Esperance de Tunis: Le hold-up parfait en images (vidéos)

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.