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Chedly Mamoghli : «La Tunisie doit nommer un ambassadeur à Damas»

Dans ce statut facebook, le juriste Chedly Mamoghli plaide pour la nomination sans plus tarder d’un ambassadeur de Tunisie à Damas, le dernier en poste ayant quitté la Syrie en 2011, au début de la guerre civile dans ce pays.

La république tunisienne doit nommer sans plus tarder un ambassadeur auprès de la république arabe syrienne. Notre ambassade y est rouverte, il y a un chargé d’affaires et une équipe réduite mais toujours pas d’ambassadeur. Qu’attendent les autorités tunisiennes pour y nommer un ambassadeur? Pourquoi une ambassade sans ambassadeur? Pour plaire à qui? Pourquoi cet excès de zèle?

On n’a pas de relations diplomatiques et on ne nomme pas un ambassadeur qu’avec les plus grandes démocraties de la planète. À ce moment là, on aura des relations diplomatiques avec presque personne, peut-être seulement avec les pays scandinaves.

Que la Syrie ait un régime démocratique ou pas, que son régime soit idéologique ou pas, qu’il nous plaise ou pas, on doit entretenir des relations diplomatiques et assumer cette relation diplomatique en y nommant un ambassadeur.

Nous avons des relations diplomatiques avec des Etats, arabes notamment, aux régimes sulfureux qui piétinent tous les jours la démocratie et les droits humains; et pourtant nous entretenons des relations diplomatiques normales avec eux; il y a toujours un ambassadeur; notre président est allé leur rendre visite, de même que notre chef du gouvernement et nos ministres; leurs officiels viennent chez nous; les visites bilatérales se succèdent dans les deux sens et nos responsables sont fiers et l’assument parfaitement mais pas pour la Syrie.

Si la Syrie était un pays aussi riche que les pétromonarchies du Golfe, Béji Caïd Essebsi y aurait nommé un ambassadeur aussi vite que l’éclair.

Aujourd’hui, même les pays arabes qui ont soutenu politiquement et financièrement les opposants syriens et même les groupes armés (dont des groupes terroristes islamistes) rouvrent aujourd’hui leurs ambassades à Damas et normalisent leurs relations avec la Syrie comme si de rien n’était. Nous n’avons pas à être plus royalistes que le roi.

C’est quoi cette hypocrisie et cette lâcheté de la part de nos autorités qui consiste à rétablir les relations diplomatiques mais pas d’ambassadeur?

C’est une décision souveraine et unilatérale et personne et aucune partie n’a le droit d’y mettre son nez. UNILATÉRALE.

M. Abderrahman Belhadj Ali a le profil adéquat pour y être nommé ambassadeur. Compte tenu de la situation qui y prévaut et compte tenu du dossier très sensible des djihadistes tunisiens – dont le nombre est très élevé – ayant combattu en Syrie, beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui dans les prisons syriennes ou dans les dernières poches djihadistes restantes, le profil d’un responsable sécuritaire s’impose. D’autant plus que M. Belhadj Ali présente l’avantage d’avoir une expérience diplomatique, il a déjà été ambassadeur (en Mauritanie et à Malte). Et surtout, c’est un homme droit et intègre, en le nommant à ce poste et en l’envoyant en Syrie dans le contexte actuel, il ne risque pas de mouiller dans les magouilles affairistes et de corruption qui auront lieu avec les marchés de reconstruction qui y auront lieu.

Egalement M. Belhadj Ali présente une qualité et un avantage très importants pour ce poste, sa formation de base est la langue, la littérature et la civilisation arabes et la Syrie est un pays arabe par excellence.

En conjuguant tous ces éléments, M. Belhadj Ali est la personne idoine pour conduire la mission très sensible de premier ambassadeur tunisien de retour à Damas après la guerre ayant ravagé ce pays frère et d’y gérer les dossiers y afférent.

La Syrie a toujours été un pays très important dans la région, un pays central dans le monde arabe avec lequel il faut compter que l’on apprécie ou pas ses dirigeants. Sans oublier, comme le font certains, ou plutôt feignent de l’oublier, c’est qu’une importante communauté tunisienne y réside.

Il faut sans plus tarder nommer un ambassadeur à Damas et faire très attention au profil de l’ambassadeur nommé. M. Belhadj Ali, compte tenu des raisons invoquées, présente le profil parfait : The right man in the right place.

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