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Tunisie : Rached Ghannouchi vole au secours de Mustapha Khedher

Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, a indiqué que Mustapha Khedher n’est pas membre de son mouvement, tout en confirmant que cet homme sulfureux est seulement proche de certains dirigeants islamistes. La nuance, si elle existe, n’est pas si grande. 

Lors d’une conférence organisée à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de la révolution tunisienne du 14 janvier 2011, tenu aujourd’hui, samedi 12 janvier 2019, à Tunis, le chef des islamistes tunisiens a estimé que Mustapha Khedher n’est pas un criminel comme le pensent certains, tout en assurant qu’Ennahdha n’a aucune organisation secrète qui serait conduite par ce dernier.

Mustapha Khedher est un ancien militaire condamné à 8 ans de prison en 2014 pour détention illégale de documents officiels et, plus récemment, poursuivi pour homicide volontaire dans l’affaire des assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Il est soupçonné de liens avec plusieurs groupes jihadistes et des documents saisis chez lui prouvent ses liens avec des dirigeants islamistes appartenant au cercle rapproché de M. Ghannouchi.

«Khedher est seulement proche de certains dirigeants d’Ennahdha et il n’y a que des relations humaines entre eux», a-t-il déclaré, ajoutant, en s’adressant au comité de défense des deux dirigeants de gauche assassinés en 2013 par des extrémistes religieux: «Laissez la justice faire son travail pour découvrir toute la vérité sur l’affaire de ces deux assassinats».

M. Ghannouchi a également estimé que certaines parties utilisent cette affaire à des fins politiques, et ce pour empêcher la tenue les élections législatives et présidentielles prévues dans les prochains mois.

«Des partis politiques, comme le Front populaire, ont commencé leur campagne électorale, alors qu’ils avaient perdu les précédentes élections face à Ennahdha», a-t-il déclaré, comme si son mouvement a remporté les élections une fois pour toutes et qu’il n’est plus permis de se mesurer à lui une autre fois.

Dans un autre contexte, le président du mouvement islamiste a indiqué qu’il n’ambitionne pas de devenir président de la république, ajoutant qu’Ennahdha soutiendra un candidat issu d’un autre parti lors des présidentielles de 2019.

E. B. A.

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