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Un député Ennahdha dénonce le manque d’enseignement du Coran en Tunisie

Selon Mohamed Zrig, député du parti islamiste Ennahdha, la multiplication des écoles coraniques anarchiques vient parer au manque d’enseignement du Coran aux enfants dans les écoles publiques.

Le député s’exprimait lors de la plénière consacrée à l’affaire du centre de Regueb, géré par des extrémistes religieux et où des enfants étaient hébergés dans des conditions déplorables, radicalisés, maltraités, et pour certains, sexuellement abusés.

Toute en rappelant que l’affaire est désormais entre les mains de la justice et soulignant que ce centre géré par Farouk Zribi n’est pas représentatif de l’islam, Mohamed Zrig a estimé que les écoles coraniques anarchiques auraient pu ne pas voir le jour si l’Etat avait fourni les conditions nécessaires pour l’apprentissage du Coran dans les écoles publiques.

«Nous sommes tous responsables du danger auquel sont confrontés nos enfants, qu’il s’agisse du terrorisme, de la débauche ou de la consommation de drogue ou autres fléaux, car nous ne leur avons pas donné les moyens de s’en protéger, en renforçant l’enseignement du Coran dans les écoles », a-t-il insisté, mettant sur le même pied d’égalité terrorisme et consommation de drogue, et d’ajouter : «Aujourd’hui, le plus important est de s’interroger sur ce que doit faire l’Etat pour garantir l’enseignement du Coran aux enfants et, par conséquent, l’avenir de la Tunisie, en palliant le manque dans ce domaine. Car Dieu nous a demandé d’apprendre le Coran, on ne va pas aller à l’encontre de sa volonté».

On notera qu’en  Tunisie, l’islam est enseigné dans les cycles primaire et secondaire et qu’il est aussi possible d’inscrire les enfants dans des kouttabs, écoles coraniques autorisées et contrôlées par l’Etat. Les sciences coraniques sont même enseignées à l’université. Le problème n’est donc pas là…

Contrairement à ce que dit M. Zrig, le problème réside dans la banalisation de l’extrémisme religieux, notamment par l’accueil des prédicateurs radicaux par les dirigeants d’Ennahdha, depuis que leur parti est au pouvoir et que certains d’entre appellent au jihad, d’une manière ou d’une autre…

Rappelons que la séance plénière d’aujourd’hui est consacrée à l’audition des membres du gouvernement sur l’affaire Regueb. Y ont été convoqués les ministres de l’Intérieur, de la Femme, des Affaires religieuses, de l’Education, ainsi que le ministre chargé des Associations et des droits de l’Homme.

La plupart des députés sont intervenus non pas pour interroger les ministres convoqués sur les failles constatées dans le système des écoles coraniques ou s’enquérir de l’avenir des 42 enfants retirés du centre de Regueb et placés dans un centre spécifique à Hammam-Lif où ils sont suivis par des pédopsychiatres et autres spécialistes, mais ils se sont fourvoyés dans des dénégations, des démentis et des règlements de compte inutiles et ennuyeux. du moins si l’on en juge par les interventions de la séance matinale.

La routine, en somme…

Y. N.

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