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Le violé écope de 8 mois de prison… comme ses présumés violeurs

Le tribunal de première instance de Sfax a condamné hier, lundi 11 février 2019, Anas, plaignant dans une affaire de viol, à 8 mois de prison ferme. Ses présumés violeurs ont écopé de la même peine…

Après plus de 40 jours de détention, Anas a été condamné pour homosexualité et sa plainte pour viol a été rejetée par le juge. Les accusés, qui ont nié avoir abusé du jeune homme de 23 ans, ont également été poursuivis pour homosexualité et agression.

Flash-back : Anas a porté plainte contre ses agresseurs au poste de police de Sidi Bahri. Ne cachant pas son homosexualité aux agents, il leur a expliqué avoir pris rendez-vous avec un homme qu’il avait rencontré sur Facebook mais arrivé chez ce dernier, il fut surpris d’y trouver une seconde personne. C’est alors qu’il a décidé de partir. Ce qui n’a pas été apprécié par les deux hôtes, qui l’ont violenté et violé.

Après avoir déposé sa plainte, Anas, de plaignant, s’est retrouvé accusé et poursuivi sur la base de l’article 230 criminalisant la sodomie. Le jeune homme a été soumis à un test anal, censé prouver qu’il est habitué à cette pratique. Mais bien que les résultats du test ait été négatifs, Anas a été écroué.

Lors du procès, hier, les accusés ont démenti avoir abusé du jeune homme, affirmant que la relation était consentie. Cela a suffi au juge pour décider de condamner Anas à 2 mois de prison pour dénonciation calomnieuse et 6 autres pour homosexualité. Les 2 autres prévenus ont été condamnés à 2 mois pour agression et 6 pour homosexualité… Présumés violeurs et violé ont ainsi été logés à la même enseigne.

Des associations nationales, à l’instar de Shams, et internationales comme All-Out, ont soutenu Anas et appelé le chef du gouvernement à intervenir pour le faire libérer.

Les avocats du jeune homme feront appel de la décision de justice qu’ils qualifient d’injuste et démontrant, encore une fois, que les homosexuels ne bénéficient pas en Tunisie des mêmes droits, notamment en ce qui concerne l’accès à la justice.

A ce propos, Shams a déposé une plainte contre l’Etat tunisien auprès du Comité des des droits de l’homme des Nations unies, à Genève.

Y. N.

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