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Coupe de la CAF : L’Etoile du Sahel n’est pas encore au point

Cette élimination en demi finale de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF) est la preuve que l’Etoile sportive du Sahel (ESS) n’a pas consolidé ses assises. Et que l’effectif actuel ne peut donner plus.

Par Hassen Mzoughi

Après le Club sportif sfaxien (CSS), l’ESS est à son tour éliminée en demi finale retour de la Coupe de la CAF, hier, dimanche 5 mai 2019, à Sousse, devant le Zamalek.

Heureusement, l’Espérance a sauvé l’honneur du foot tunisien, en se qualifiant pour la finale de la Ligue des champions, aux dépens du TP Mazembe, la veille, à Lumumbachi.

Si des circonstances particulières ont accompagné l’échec sfaxien au Maroc face à la Renaissance sportive de Berkane, pas plus que sa fragilité mentale, l’ESS n’a pas tenu son pari à domicile, en concédant le nul vierge après avoir été battu à l’aller, à Alexandrie (1-0).

Comme à l’aller, les Etoilés trahis par leur attaque

Les Etoilés ont échoué à tromper leur adversaire du jour, pourtant venu pour subir le jeu. Un choix risqué mais finalement payant de l’entraîneur suisse Christian Gross. Les Egyptiens ont été carrément dominés : 67% de possession pour l’ESS et 19 tirs à 4 mais seulement 3 cadrés.

Les Etoilés ont certes contrôlé le match, à la faveur du repli constant des Egyptiens, mais comme à l’aller, ils ont été trahis par leurs attaquants qui n’ont pas réussi à marquer, malgré un Wajdi Kechrida en super forme sur son couloir droit. Le latéral étoilé reconverti en ailier a fourni un match époustouflant, malheureusement en vain, car ses caviars ont été lamentablement gâchés (comme à l’aller) par les attaquants Iheb Msakni (49’ et 70’), Maher Hannachi (74’ et 80’) et Yassine Chikhaoui (82’). Une véritable aubaine dont rêve n’importe quelle équipe, que les locaux ont cependant laissé passer, par un manque flagrant d’efficacité, pour se retrouver écarté de la finale.

Il va sans dire aussi qu’en l’absence de Karim Laribi (suspendu) et de la blessure en cours de match hier de Hazem Haj Hassen (66’), l’ESS s’est rabattu sur le nonchalant Darwin Mendoza, sans apport consistant à l’équipe. Il aurait été plus logique de faire rentrer Firas Belarbi pour apporter plus de variation et de percussion au jeu d’attaque face à un adversaire qui restait constamment regroupé dans sa zone.

L’Etoile a surtout valu par la ferveur de son public qui ne pouvait, lui, marquer des buts.

Garder les pieds sur terre et cerner les besoins

Finalement, cette élimination est la preuve que l’ESS n’a pas consolidé ses assises. L’effectif actuel ne peut donner plus. Il manque des joueurs d’envergure africaine en attaque, capables de hisser l’équipe, un banc de qualité, sans oublier le fait que la victoire en Coupe arabe des clubs – un titre de 3e catégorie non reconnu par la Fifa – est un trophée secondaire même s’il est lucratif. Il n’a rien à voir avec les gros enjeux et les dures batailles en Afrique, exigeant non seulement des hommes solides dans leur tête, mais aussi un imposant potentiel technique, une cohésion sans faille et une grande maturité. L’ESS n’a pas encore rattrapé son retard et ce n’est pas la Coupe arabe qui va le cacher !

Ce trophée gagné aux dépens d’Al Hilal semble avoir trompé tout le monde. De là à parler d’une grande performance, de recette miracle et de virtuosité tactique, il y a des pas qu’il est difficile de franchir pour garder les pieds sur terre.

L’Afrique s’éloigne, reste le championnat de Tunisie qui est un challenge intéressant pour l’ESS aussi puisque permettant de garder le contact avec le continent. Les dirigeants devraient cerner les besoins en renforts à ramener cet été. Et revoir la stratégie technique qui laisse peu de place aux jeunes.
Ainsi on va retrouver en finale le Zamalek et la Renaissance de Berkane. Le club marocain de Berkane a complètement renversé la vapeur face au CSS (3-0). Les Égyptiens de Zamalek se sont contentés d’un match nul sur la pelouse de l’Étoile du Sahel (0-0) après leur victoire à l’aller.
Rendez-vous pour cette finale inédite les 19 et 26 mai.

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