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Saïed corrige Karoui : «La loi interdit les tribunaux d’exception»

Nabil Karoui a proposé de mettre en place un tribunal ad-hoc composé de magistrats chargés des affaires d’assassinats politiques. Cela est interdit par la constitution tunisienne, réplique Kaïs Saïed, corrigeant son adversaire au 2e tour de la présidentielle.

Interrogé ce soir, vendredi 11 octobre 2019, lors du débat télévisé sur la chaîne nationale Watania 1, organisé deux jours avant le scrutin présidentiel, sur l’enquête relative aux assassinats des martyrs Chokri Belaïd (6 février 2013) et Mohamed Brahmi (25 juillet 2013) et sur celle de l’organisation secrète d’Ennahdha, Nabil Karoui a proposé la mise en place d’un tribunal ad-hoc, qui devra, au bout de 6 mois, soumettre les résultats de son enquête à la justice.

En réaction à cette proposition, Kaïes Saïed, juriste de son état, spécialiste du droit constitutionnel, a rappelé à son concurrent que la constitution tunisienne interdit ce dispositif juridictionnel d’exception, qui était en vigueur sous le règne de Bourguiba, avant d’être supprimé sous celui de Ben Ali, les procédures judiciaires exceptionnelles pouvant porter atteinte au principe de l’équité des procès.

Et c’est l’une des nombreuses séquences où celui qui se propose de siéger au Palais de Carthage s’est fait reprendre par son concurrent ou par le journaliste Chaker Besbes.

L’expert en communication a paru, tout au long du débat, un peu mal à l’aise, bafouillant ses mots et perturbé par l’assurance, quelque peu hautaine, du professeur de droit. Cette posture du candidat qui semble se demander ce qu’il fait là est de très mauvais effet.

Nous attendrons les résultats du scrutin du dimanche prochain pour vérifier si cette impression est justifiée et si ce débat a vraiment desservi Nabil Karoui plus que Kaïs Saïed.

Y. N.

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