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Kaïs Saïed : Je suis contre la normalisation avec Israël, mais je n’ai rien contre les juifs, au contraire…

Gisèle Halimi / Kaïs Saïed.

Le débat télévisé du second tour de la présidentielle anticipée, qui a opposé Kaïs Saïed à Nabil Karoui, vendredi dernier, 11 octobre 2019, a suscité une polémique du fait de la ferme position adoptée par le premier concernant son opposition à la normalisation avec l’Etat d’Israël…

«Je ne crois pas à la normalisation avec Israël. Il s’agit plutôt d’une trahison suprême !», a-t-il notamment lancé, estimant qu’il s’agit d’un fait colonial, tant que les Palestiniens, spoliés de leurs territoires, sont empêchés de créer leur Etat.

Une prise de position qui lui a valu d’être accusé d’hostilité envers Israël, voire même d’antisémitisme. Pourtant, le juriste avait clairement indiqué, dans la même soirée, qu’il n’avait rien contre les juifs, notamment à travers la narration d’une petite histoire familiale, jamais évoquée auparavant.

En effet, aux heures de l’occupation nazie de la Tunisie, au début des années 40, son père, Moncef Saïed, fut le bienveillant protecteur de la jeune Gisèle Halimi, habitant le quartier de Bab El-Khadra, à Tunis, devenue plus tard une militante féministe et femme politique française, tout en gardant des liens très forts avec sa Tunisie natale.

La jeune fille de 15 ans, à l’époque, était sous la menace d’une rafle et Moncef Saïed «tenait à l’accompagner au lycée avec sa bicyclette pour la protéger des Nazis», a relaté celui qui est sur le point de devenir le nouveau président de la République.

Kaïs Saïed voulait montrer qu’il ne s’oppose qu’à Israël en tant qu’Etat colonial…

Le fait que ce ne soit pas lui l’auteur de cette bienveillance, mais son père, relativise certainement la pertinence de son argument. Mais il sous-entendait qu’il s’aligne, naturellement, à l’état d’esprit de ses parents et des Tunisiens en général, musulmans dans leur majorité, qui ont toujours gardé des relations de fraternité et de compréhension réciproque avec leurs voisins et compatriotes juifs.

Rappelons que Gisèle Halimi milita autrefois pour l’indépendance de la Tunisie, et également de l’Algérie, en ayant dénoncé les crimes de la colonisation et défendu les militants du Mouvement national algérien (MNG), poursuivis par la justice française. Sans doute en reconnaissance de cette communauté de destin.

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