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Habib Jemli réussira-t-il à convaincre Attayar de soutenir son gouvernement, voire d’en faire partie ?

Après avoir reçu, ce matin, 19 novembre 2019, des représentants de Qalb Tounes, Habib Jemli, chef du gouvernement désigné par le parti vainqueur des législatives, Ennahdha, a poursuivi, cet après-midi, les concertations officielles concernant la constitution du prochain gouvernement, en accueillant une délégation du Courant démocrate (Attayar), composée par Mohamed Abbou et Mohamed Hamdi, respectivement secrétaire général et vice-secrétaire général du parti.

Habib Jemli réussira-t-il à convaincre Attayar de soutenir son prochain gouvernement, voire d’y participer ? C’est la question principale qui se pose à l’occasion de cette rencontre. Et le moins que l’on puisse dire est que, s’il s’agit réellement de sa volonté, sa mission s’annonce particulièrement compliquée, et ce pour diverses considérations évidentes…

En effet, depuis l’annonce des résultats des élections législatives, Attayar a, à maintes reprises, exigé, en plus d’un chef du gouvernement indépendant, d’être à la tête de 3 ministères, dont ceux de l’Intérieur et de la Justice, exprimant explicitement son manque de confiance en Ennahdha quant à sa disposition à combattre la corruption.

Or cette hypothèse est quasiment impossible à se matérialiser, notamment au vu du poids politique d’Attayar (près de 10% des sièges au parlement). Un poids qui ne justifierait aucunement un tel «traitement de faveur».

Et ce n’est pas la nature de la relation entre Ennahdha et Attayar, ni son évolution – marquée notamment par l’épisode de la présidence de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) remportée par le dirigeants islamiste Rached Ghannouchi – qui augmenteront la probabilité de réalisation de cette hypothèse.

Pour rappel, lors de l’élection d’un président de l’ARP, à la séance inaugurale du nouveau parlement, les deux partis se sont concurrencés et ont présenté, chacun, son propre candidat, n’ayant pas trouvé un terrain d’entente pour une alliance semblable à celle qui a lié, au final, le parti islamiste à Qalb Tounes.

Notons qu’à la sortie de la rencontre, Mohamed Abbou a déclaré, selon Shems FM, que le bureau politique de son parti refuse – justement – que Qalb Tounes participe au prochain gouvernement… Sans pour autant préciser si Attayar participera au gouvernement si Qalb Tounes n’en fera pas partie ou s’il se contentera, le cas échéant, d’accorder son vote de confiance (ou du moins celui de certains de ses députés) à Habib Jemli, de manière à éviter une crise gouvernementale, que les dirigeants d’Ennahdha ne manqueront pas de lui imputer la responsabilité, comme ils le font souvent.

C. B. Y.

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