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Crise de la santé : Et si on parlait aussi de la responsabilité des patients ?

Le secteur de la santé publique en Tunisie est malade, mais les responsables ne sont pas seulement les principaux acteurs de ce secteur (gestionnaires des hôpitaux publics, médecins, responsables des caisses sociales…). Ce sont aussi les usagers, c’est-à-dire les patients, qui, souvent, coupent la branche sur laquelle ils sont assis.

Par Mohamed Habib Salmouna *

À en croire bon nombre d’articles de presse consacrés aux problèmes rencontrés par les professionnels de santé, les Tunisiens semblent découvrir tout à coup le secret habilement caché par les politiques de tout bord : le monde médical est au bord de l’implosion ! Notre Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), pour sa part, est en état de survie artificielle.

Comme toujours, les médecins et autres acteurs de la santé sont montrés du doigt, considérés comme de gros vilains, car responsables des déficits des caisses sociales que l’Etat renfloue à grands coups de taxes et d’impôts qui asphyxient chaque jour un peu plus les entreprises, l’emploi et les ménages.

Toutefois, on ne peut qu’être surpris de constater que jamais nos politiques n’étudient ni ne critiquent lucidement l’attitude hyper-consommatrice de certains assurés sociaux, dont beaucoup recourent aussi à des méthodes malhonnêtes pour gruger la Cnam. Pour nos dirigeants, les patients (qui sont aussi des électeurs…) ont tous les droits. S’ils coûtent cher, c’est encore à cause des médecins sans état d’âme qui remplissent de longues ordonnances, leur font subir des examens para-cliniques inutiles et ne travaillent que pour l’argent.

Ce raisonnement électoraliste est biaisé et la solution aux problèmes du secteur de la santé ne saurait être trouvée si toutes les responsabilités ne sont pas cernées et si toutes les parties n’y mettent pas du leur. Car s’il doit y avoir des sacrifices à faire, tous les concernés, à commencer par les consommateurs et les usagers, doivent en faire. Et pour cause : ils sont les premiers bénéficiaires (et les premiers perdants) du système de santé en place

* Professeur de français.

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