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Retrait du portrait de Bourguiba : Cette intox que les bonimenteurs nous servent chaque semaine

Alors que le portrait de Bourguiba installé dans le hall central du cabinet présidentiel au Palais de Carthage trône toujours à sa place et qu’il n’a jamais été enlevé ou déplacé, chaque semaine que le bon Dieu fait, les bonimenteurs sévissant sur les réseaux sociaux nous servent l’intox qu’il a été enlevé.

Par Sémia Zouari *

Toute une hystérie collective via les réseaux sociaux sur le soi-disant retrait de la photo de Bourguiba du palais présidentiel et un concours d’hommages à sa mémoire, glorifiée et idéalisée ad nauseam.

Bourguiba en aurait eu bien besoin, de son vivant, lorsqu’il était emprisonné dans sa résidence surveillée de Monastir, oublié de ses zélateurs et courtisans, durant de longues années (de 1987 à sa mort en 2000, Ndlr). Mais il ne fallait pas, à l’époque, déplaire à son ombrageux et non moins tyrannique successeur (Zine El Abidine Ben Ali, Ndlr), compromettre le parcours et les ambitions des éternels opportunistes qui se sont réincarnés aujourd’hui en ses dignes porte-étendards.

Le bourguibisme comme fonds de commerce électoral

Encore une instrumentalisation politicienne du bourguibisme comme fonds de commerce électoral d’une classe de politiciens anachroniques, à défaut de pouvoir créer une idéologie alternative pour résoudre la crise économique et sociale qui plombe dangereusement le pays, comme s’il suffisait de rétablir l’ordre ancien pour sauver la Tunisie

Et finalement c’est la même contre-révolution, toujours à la manœuvre, pour défendre les décennies de dictature en refusant de reconnaître que ce sont les effets cumulés de ses injustices et de ses erreurs qui ont généré la révolution décriée et reniée mais bien réelle…

Aucune empathie à l’égard de la révolte d’une jeunesse majoritaire qui a plébiscité Kaïs Saïed pour un changement radical et ne se reconnaît pas dans cette nostalgie de dictatures émanant de seniors déconnectés, conservateurs et averses au changement alors que tout l’édifice ancien s’écroule sous nos yeux, sans pouvoir renaître de ses cendres empoisonnées.

Une piètre diversion de gens malhonnêtes

Par la même occasion, ces mêmes réseaux déversent un torrent d’insultes sur Kaïs Saïed et son équipe et même lorsque les démentis sont aveuglants, images à l’appui, il faut nier encore, insulter et démentir les personnes intègres, refuser de reconnaître que cette intox n’avait aucune justification, ne servait qu’à faire une piètre diversion. Comme s’il fallait obliger les hôtes de la Présidence à se placer sous la photo du Commandeur pour faire leur déclaration à la presse…

Aveuglement quand tu nous tient, arrogance de ceux qui n’ont pas l’honnêteté de reconnaître leurs erreurs… «Brabi yezziou min tambir», un exercice stérile qui absorbe inutilement les énergies et si quelqu’un détient une solution miracle vite qu’il la dise. On le proposera pour le Prix Nobel de l’Economie. Il ny a pas de génie méconnu…

* Diplomate.

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