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Super coupe d’Afrique : l’avertissement de Zamalek à l’Espérance de Tunis

Le Marocain Achraf Bencharki a marqué deux buts et démystifié la défense espérantiste..

Bien décevante, l’Espérance sportive de Tunis (EST) a perdu la Super-coupe de la Confédération africaine de football (CAF) sur le score sans appel de 3-1, hier soir, vendredi 14 février 2020, à Doha, devant un Zamalek largement supérieur sur tous les plans du jeu. Un avertissement avant les deux matches des quarts de finale de la Ligue des champions entre les deux clubs.

Par Hassen Mzoughi

Battus par la JS Kabylie en Ligue des Champions puis tenus en échec par l’US Tataouine en championnat de Tunisie, les joueurs de Mouine Chaabani, n’ont pas pu hisser leur niveau de jeu, perdant hier devant une équipe de Zamalek remarquable de maîtrise.

Youssef Fayed Obama (2’) et Achraf Bencharki (58’ et 94’) ont marqué pour les Egyptiens, Abderraouf Benguit a égalisé à un but partout sur penalty (53’). Une égalisation presque inespérée pour les Tunisiens.

Encore un raté en Super-coupe. Comme la saison passée face au Raja Casablanca (1-2), alors entraîné par Patrice Carteron. Le club cairote, vainqueur de la dernière Coupe de la Confédération et entraîné par le même Patrice Carteron, est sacré pour la 4e fois de son histoire, alors que l’Espérance restera à une seule remportée en… 1994.

Mais plus qu’un match perdu, il s’agit d’un avertissement à l’EST, deux semaines avant la première manche des quarts de finale de la Ligue des champions face au même Zamalek.

Un bien pâle visage

Nombreuses les raisons d’une telle contre-performance. Disons d’abord que l’EST a affiché un bien pâle visage. Avec une meilleure fraîcheur, beaucoup plus d’envie et d’application, les «Zamalkaouis» ont réussi le match parfait, profitant au passage des défaillances de leurs vis-à-vis.

Cueillie à froid, l’EST peinait face à des Egyptiens plus incisifs, et qui parvenaient parfaitement à les mettre en difficulté. Les Tunisiens n’avaient pas les moyens physiques, encore moins tactiques et mentaux, pour rivaliser avec leurs adversaires.

Après deux essais de Kwame Bonsu et Benguit, dans le premier quart d’heure, sur les deux seules actions construites, Zamalek pouvait tuer le match sur trois alertes coup sur coup d’Ahmed Sayed légèrement au-dessus, Mostafa Mohamed qui se heurtait à Moez Ben Cherifia et Achraf Bencharki, dont la reprise à bout portant est repoussée par Ilyes Chetti.

Autant dire que l’écart entre les deux équipes était déjà frappant en termes de rythme, de combativité et … d’opportunités. À la lenteur de l’équipe tunisoise, à l’absence de remontées sur les couloirs (Sameh Derbali et Ilyes Chetti aux abonnés absents), Zamalek faisait valoir ses qualités de percussion et de vitesse à l’entre-jeu et en attaque. Outre son application défensive pour «bloquer» les couloirs tunisiens.

Plus d’un joueur hors sujet

Même si l’espoir revenait dans le camp de l’EST, au retour des vestiaires, après le penalty transformé par Benguit, Zamalek demeurait réaliste et efficace. Bencharki lui redonnait rapidement l’avantage, profitant d’une mauvaise passe latérale de Bonsu au milieu de terrain, pour passer en revue la défense espérantiste (1-2). L’Espérance ne parvenait plus à réagir et après une parade de Ben Cherifia, sur une frappe d’Obama et un but logiquement refusé à l’EST (87’), elle encaisse dans la foulée une troisième réalisation de Bencharki.

D’une part, plus d’un joueur hors sujet, de l’autre un entraîneur imprudent, Mouine Chaabani, qui n’avait pas visé les clés du jeu de son adversaire, en particulier le Marocain Bencharki et le Tunisien Ferjani Sassi, laissés libres et qui ont fait l’essentiel, à eux seuls; le premier en marquant un doublé et le second en obligeant Bonsu à l’erreur sur le second but égyptien puis en offrant le 3e but à l’attaquant marocain.

Chaabani avait même pris le risque d’aligner des joueurs manquant visiblement de compétition, donc pas prêts pour ce match d’engagement et de rythme : Khalil Chammam, juste revenu après une longue absence – il porte la responsabilité du premier but encaissé –, le latéral droit Sameh Derbali, le pivot Kwame Bonsu, outre Bilal Bensaha, Fousseny Coulibaly et Hamdou Elhouni qui ont paru moins fringants hier.

Le coach «sang et or» aurait dû faire jouer Iheb Mbarki, en forme en Ligue des champions et en championnat, à droite de la défense, Chamseddine Dhaouadi aux côtés de Mohamed Ali Yaacoubi à l’axe central, Mohamed Ali Ben Romdhane à la place de Bonsu, très brouillon hier et multipliant les passes à l’adversaire.

Les sentiments n’ont pas de place…

Le match d’hier permet des remarques. Primo, l’EST a manqué son premier grand test de la saison.

Secundo : les nouveaux joueurs intégrés n’ont pas encore l’étoffe, par manque d’expérience et de potentiel athlétique, pour rivaliser avec des formations de première catégorie en Afrique.

Tertio, l’équipe est totalement tributaire des performances de Hamdou Elhouni, en légère baisse ces dernières semaines, même s’il a été derrière la plupart des actions dangereuses hier.

Quatro, la saison dernière, Youcef Belaili et Anice Badri constituaient les deux meilleures armes offensives sur le continent. Aujourd’hui l’EST joue essentiellement sur le côté gauche, zone de l’international libyen, d’où peut-être une certaine fatigue de ce dernier !

Enfin, et c’est le sujet qui fâche, il faudrait «laisser reposer» des joueurs qui n’arrivent pas à remonter la pente. Chammam et Derbali ne peuvent (pour le moment) se prévaloir du statut de titulaires. Ben Romdhane est un élément très utile à l’entrejeu, à la place de Bonsu, en méforme en ce moment

Le staff devrait se convaincre de la nécessité de changer quitte à froisser des susceptibilités. Les sentiments n’ont pas de place quand l’intérêt de l’équipe est en jeu.

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