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Selon Ghazi El Biche, la responsabilité «sincère» de l’entreprise est une «attitude» plus rentable

Ghazi El Biche, vice-président de la Fédération du textile et chef d’entreprise, donne son point de vue sur les résultats probants d’une responsabilité «sincère» plutôt que «sociétale» de l’entreprise. Une «attitude» rentable pour tous, qu’il a mise en oeuvre dans sa propre société.

Ghazi El Biche a toujours cru au concept de la responsabilité «sincère» de l’entreprise (RSE), qui, selon l’expérience vécue, donne de bons résultats à l’entreprise et crée un environnement «humainement» rentable au profit des travailleurs et du management.

C’est en synthèse le contenu de l’interview accordée par Ghazi El Biche à Express FM, le dimanche dernier 23 février 2020.

Contrairement à la responsabilité sociétale des entreprises qui est un «concept où les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales, et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes, sur une base volontaire, la (RSE) se base sur la sincérité de l’entreprise envers ses employés, qui doit se comporter plus que jamais comme un chef de famille « éclairé » au secours de ses employés». Aussi, précise El Biche, la RSE ne coûte pas d’argent et n’est pas non plus une prise en charge financière de l’employé.

Ghazi a mis ce concept en pratique en affectant, dans son entreprise, un sociologue, un avocat, une assistante sociale, un nutritionniste, etc., pour être à l’écoute des employés et surtout les aider à gérer leurs problèmes.

Les managers eux-mêmes dédient quelque temps après le travail, pour dialoguer avec leurs employés et surtout les écouter, sans nécessairement parler de l’entreprise mais plutôt de leurs propres conditions de vie. Des cours de yoga, d’éducation des adolescents, de culture bancaire, etc., sont donnés aux employés. Un nouveau projet vient de se rajouter : suivre l’état psychique et émotionnel du travailleur pour l’aider à être plus heureux dans sa vie et dans son travail.

M. El Biche ironise en disant que cela coûte le prix d’une voiture et qu’il vaut investir dans de tels services, qui à long terme sont bénéfiques à tout le monde.

Pour ce qui est de valoriser le travail qui, somme toute représente une obligation et même une souffrance pour certains, l’idéal est de donner un sens au travail pour amener les travailleurs à l’aimer. M. El Biche base son sens du travail sur 3 credo : la formation continue, l’équité et la justice sociale. Et il les met en pratique de cette manière.

Quant à la question sur les conseils à donner aux politiciens en Tunisie, Ghazi El Biche précise qu’ils sont tous bons et ont de bonnes compétences techniques. Le problème qui se pose se trouve ailleurs : ils doivent avoir un profil de vrai leader, ne pas tout changer et tout réformer sitôt leur nouveau poste occupé. Ils devraient plutôt communiquer de plus près avec le personnel de leurs ministères respectifs, et travailler dans la continuité des dossiers tout en entreprenant quelques reformes avec l’engagement collectif de tout le monde. Un ministre qui travaille seul tout en haut de l’échelle, sans descendre voir ce qu’il y a en dessous, ne réussira pas son passage au ministère qu’il dirige et ses décisions seront individualistes.

Pour ce qui est de banques, celles-ci devraient, selon lui, tenter de solutionner le problème de logement de leurs employés en s’associant avec des sociétés, et construire des logements sur mesure selon la capacité de remboursement des employés (40%), avec des zones de vie pour leurs familles.

A. M.

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