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Festival Cinéma de la Paix 2020 : 20 ans de cinéphilie et de résistance

La 20e édition du Festival Cinéma de la Paix se tiendra du 10 au 15 mars 2020 à la salle le Rio au centre-ville de Tunis. Au programme, des projections, des rencontres, des débats et de la musique.

Par Fawz Ben Ali

Organisé par la Fédération Tunisienne des ciné-clubs (FTCC), le Festival Cinéma de la Paix qui avait été Lancé à l’année 2000, célèbre cette année ses 20 ans d’existence. «Un festival alternatif, indépendant et cinéphile», comme ses organisateurs aiment le définir.

Porté par une équipe jeune et bénévole

Depuis sa création, le festival a toujours été porté par de jeunes membres du Ciné-club de Tunis. Une équipe bénévole qui se renouvelle constamment et qui résiste à toutes les contraintes que rencontre cette manifestation dédiée au cinéma engagé. En effet, 20 ans après, le festival est toujours dans la précarité; ses jeunes organisateurs parlent d’un festival de résistance car chaque édition est un miracle en soi face au manque de moyens financiers et au soutien des institutions étatiques.

Medrar Sallem, Abdelhamid Bessi et Nour El Houda Ahmed, qui font partie du comité d’organisation de la 20e édition, ont tenu une conférence de presse, le vendredi 6 mars, à la salle Le Rio où se tiendra le festival, pour annoncer le programme de la nouvelle édition, qui, malgré tous les obstacles, promet de beaux films et de grands débats.

Le comité d’organisation: Medrar Sallem, Abdelhamid Bessi, Nour El Houda Ahmed.

Le festival, qui s’adresse principalement aux étudiants, aura lieu comme chaque année durant la deuxième semaine du mois de mars. Au fil des années, le Cinéma de la Paix est devenu un rendez-vous incontournable pour les cinéphiles, un espace de rencontre et d’échange libre autour de films d’auteurs, choisis selon une thématique propre à chaque édition.

Après «Destinée ? Ce qu’il en reste …», le festival sera cette année placé sous le thème «Echo : Voix ou voie de surie ?», ce qui permettra de questionner d’un côté la place du son et la pluralité des chemins cinématographiques et esthétiques dans le cinéma, et d’un autre côté la notion de survie, notamment celle du festival dont chaque édition s’annonce comme un véritable combat pour la survie.

Le film d’ouverture : « La Maquisarde » de Nora Hamdi /
Le film de clôture : « Beirut Terminus » d’Elie Kamal
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Toujours là malgré la concurrence et le manque de moyens

En plus des problèmes financiers, le festival devra cette année faire face à une rude concurrence au milieu des nouveaux festivals de cinéma, notamment le Festival du film environnemental (Envirofest) et la Semaine du Film francophone, qui se tiennent tous les deux également au mois de mars et au centre-ville de Tunis.

Bien que certains festivals au gros budget aient exigé l’exclusivité de beaucoup de films, le Festival Cinéma de la Paix a tout de même réussi à programmer des films dont certains seront projeté en avant-première tunisienne, voire arabe ou africaine, comme « Beirut Terminus » d’Elie Kamal ou « La maquisarde » de Nora Hamdi, et ce, grâce à la bienveillance de beaucoup de réalisateurs qui ont accepté de céder les droits de diffusion à des sommes symboliques, voire gratuitement.

Comme chaque année, le festival propose un cinéma de grande qualité et des films d’auteur engagés. Durant six jours, le public aura rendez-vous avec des projections quotidiennes à des tarifs réduits (2 DT), pour découvrir de nouvelles productions, mais aussi pour revoir des classiques du cinéma arabe et mondial. Des courts et longs métrages, des documentaires et des fictions sont au programme de cette édition qui sera placée sous le signe d’un voyage cinématographique à travers les époques, les genres et les cultures.

Parmi les films forts de cette édition, figurent entre-autres « Le retour de l’enfant prodigue » (1976) de Youssef Chahine, « Crossing the bridge : The sound of Istanbul » (2005) de Fatih Akin, « L’art du Mezoued » (2010) de Sonia Chamkhi, « Ours is a country of words » (2017) de Mathijs Poppe, trois courts-métrage du cinéaste algérien Amin Sidi Boumediene ayant signé le très beau « Abou Leila » (sélection officielle des dernières Journées cinématographiques de Carthage – JCC 2019).

En plus des films, le festival organise des débats quotidiens qui suivront chaque projection, des rencontres (avec la participation de Mourad Ben Cheikh, Ameni Boulares, Nora Hamdi …), une table ronde (autour du thème «Par quelles voix/voies survivent les ciné-clubs et se répètent leurs échos ?»), un hommage à la militante Lina Ben Mhenni à l’occasion de la commémoration du 40e jour de sa disparition, et un concert de musique qui clôturera cette édition et qui sera assuré par le musicien algérien Yane Ouchene.

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