Accueil » Coronavirus : Des sacrifices à court terme pour une meilleure reprise à moyen terme

Coronavirus : Des sacrifices à court terme pour une meilleure reprise à moyen terme

L’auteur se dit d’accord avec un confinement total de la population pour contenir la propagation de la pandémie du coronavirus, mais il se demande pour combien de temps, sachant que celle-ci risque de reprendre à tout moment, en l’absence de remède ou de vaccin.

Par Mustapha Mezghani *

Je suis pour le confinement, mais est ce que c’est vraiment utile et combien ça va durer?

Cependant, le confinement ne peut que ralentir la propagation de la pandémie et non l’arrêter ou l’en guérir.

De plus, le Covid-19 n’étant pas une maladie saisonnière, d’après ce qu’annoncent les experts en le domaine, cette maladie ne disparaîtra pas avec le changement de saison. Ce n’est donc pas une question de semaines.

Aussi, il ne reste à mon avis que deux moyens de mettre fin à cette maladie.

Un isolement drastique, et après ?

Un moyen définitif, qui consiste à maintenir l’isolement jusqu’à ce qu’un remède, préventif ou curatif, soit découvert et devienne accessible à tous malgré la demande mondiale. Plusieurs tentatives sont en cours, mais cela risque de prendre du temps.

Un autre moyen, serait un isolement drastique, au niveau international et national (non seulement au niveau des pays, mais aussi au niveau des villes voire des quartiers, pour ne pas dire interdire carrément aux gens de sortir de chez eux et de les faire livrer) et cela pour une raison simple. Si l’isolement se fait en Tunisie, d’une manière stricte et que toute propagation est arrêtée, rien ne garantit que demain un voyageur, tunisien ou étranger, vienne d’un pays où la maladie existe encore et que l’épidémie reprenne. À ce moment quelle sera la solution ? La reprise de l’isolement et rien d’autre. On devra donc reprendre le même cycle. À moins qu’on ne maintienne l’isolement au niveau national jusqu’à la disparition définitive de la maladie au niveau mondial, ce qui est utopique.

Les moyens de prise en charge des malades étant limités, ce qui est le cas de tous les pays du monde car aucun pays n’a des moyens illimités, l’isolement ne peut avoir pour objet que le ralentissement de la propagation de la maladie de manière à ce que le flux de complications exigeant un traitement spécifique en soins intensifs soit équivalent à la capacité tunisienne et le maintien de ce rythme jusqu’à ce que cette maladie soit mieux connue et maîtrisée et jusqu’à la découverte d’un remède.

Des mesures idoines pour pouvoir tenir le coup

Au risque de choquer beaucoup de gens, je trouve le raisonnement de Boris Johnson, chef du gouvernement britannique correct (il demande d’éviter tout «contact social», mais refuse de prendre des mesures radicales, Ndlr). Cependant, il ne faudrait pas laisser la maladie se diffuser d’une manière sauvage et sans essayer de la juguler. Ainsi, toute la gymnastique consiste à arriver à ralentir la propagation pour que la maladie soit gérable et que les malades déclarés puissent être pris en charge.

En attendant de pouvoir maîtriser la maladie au niveau national, ce qui risque de durer longtemps, et vu les conséquences sociales et économiques du coronavirus, il est important de mettre en place les mesures idoines pour pouvoir tenir le coup pendant la période «d’isolement» qui risque d’être assez longue et de pouvoir recouvrer rapidement par la suite d’un point de vue économique vu la période difficile par laquelle on va passer. Cela nécessite des sacrifices à court terme pour une meilleure reprise à moyen long terme.

Là est toute la question.

* Ancien Pdg de Tunisie TradeNet et ancien conseiller de plusieurs ministres.

Articles du même auteur dans Kapitalis :

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.