Accueil » SAMU et coronavirus : un service en détresse en Tunisie

SAMU et coronavirus : un service en détresse en Tunisie

En perspective de la suite de guerre contre la propagation du coronavirus (Covid-19), la Tunisie doit créer des équipes mobiles pour la pratique des tests. Des équipes composées par des soignants bénévoles et des pompiers. Tous bien formés.

Par Kaissar Sassi *

On a, en Tunisie, un dispositif de protection civile extraordinaire et fonctionnel aux quatre coins de la Tunisie. Des hommes et des femmes forts et expérimentés. C’est le Service d’aide médicale urgente (SAMU), qui est vraiment débordé. Son personnel médical et paramédical ne cesse de nous envoyer des cris de détresse depuis le début de l’épidémie du coronavirus. On est dans l’obligation éthique de répondre à cet appel à l’aide.

On doit former nos hommes et femmes engagés sous le drapeau de la protection civile et profiter de leurs compétences. Les directions de la santé pourront chapeauter ce projet. L’objectif est de créer des équipes mobiles pour la pratique des tests. Des équipes composées par des soignants bénévoles et des pompiers. Tous bien formés.

Les Etats-Unis et l’Angleterre ont opté pour le «scoop and run» et actuellement la France aussi. Le «scoop and run» est le transport non médicalisé des patients. On n’a observé aucune différence sur la mortalité des patients. Si on applique cela, notre SAMU sera soulagé. Il pourrait s’occuper des urgences habituelles et les urgences vitales Covid qui demeurent rares en tant que motif d’appel (<1% pour ne pas dire qu’on n’en parle même pas dans la littérature). À savoir que les complications graves apparaissent dans la deuxième phase de la maladie soit la deuxième semaine de la présentation clinique.

Si on soulage les agents du SAMU, ils pourront mieux se re-concentrer sur les vraies urgences hors Covid. Même pour le transport inter-hospitalier, les réanimateurs et anesthésistes pourront aider et assurer une partie des transports des patients Covid graves. Ces derniers peuvent nécessiter des prises en charge plus spécifiques dans des centres spécialisés (exemple mise d’ECMO) indiquant un transfert inter-hospitalier.

Activons le réseau de protection civile et ces unités mobiles de dépistage tant qu’on a le temps pour le faire. Le temps que la procédure DRIVING soit prête qui consiste à faciliter les prélèvements et qui va simplifier la tâche de dépistage.

* Anesthésiste-réanimateur.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.