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Covid 19 – Tunisie: Faut il réduire le personnel de la santé à la portion congrue?

En Tunisie, à moins d’un retour de la maladie, pour le moment hypothétique, le pire semble être passé, et globalement on peut dire que les pertes en vies humaines ont été basses, grâce aux mesures de confinement, mais pas seulement. Cependant, personnel de santé placé en première ligne du combat, n’a pas été suffisamment protégé.

Par Mounir Hanablia *

Trois membres importants du staff médical américain de lutte contre le Covid-19, qui participent quotidiennement au briefing sur la maladie à Washington aux côtés du président Donald Trump, ont décidé de se soumettre à un confinement obligatoire de deux semaines après avoir été en contact avec la secrétaire du vice-président Michael Pence, testée Covid+. Alors que le président pousse pour la reprise, le virus est en train d’investir sa propre citadelle.

Pour ce qui est de la pandémie elle-même, trois enfants sont morts du Covid-19 à New York dans un tableau de choc toxi-infectieux évoquant la maladie de Kawasaki. Près de 90 enfants entre 2 et 15 ans sont actuellement traités, dont 75 à New York, et cela suscite bien sûr des inquiétudes concernant le potentiel épidémiologique évolutif de la maladie qui semble encore loin d’être épuisé.

En Tunisie, à moins d’un retour de la maladie, pour le moment hypothétique, le pire semble être passé, et globalement on peut dire que les pertes en vies humaines ont été basses, grâce aux mesures de confinement, mais pas seulement.

Cependant, mis à part les pénuries de médicaments qui a acquis droit de cité, il semble que dans certains hôpitaux publics, on n’ait pas jugé nécessaire de mettre à la disposition du personnel placé en première ligne tous les moyens matériels disponibles distribués par les ONG, les mécènes, et les bénévoles, pour leur permettre de se protéger efficacement.

Cette attitude aurait été dictée par le souci de ne pas gaspiller les faibles moyens disponibles avant le pic de la pandémie. Mais comme contre toute attente le pic ne s’est pas produit, les moyens disponibles n’auraient pas profité à ceux dont on eût dû avoir pour principal souci de les protéger.

Cela expliquerait ainsi le taux élevé d’atteintes au Covid-19 relevé parmi ce personnel, qu’on n’a quelques fois pas suffisamment protégé. Ceci mérite d’autant plus d’être souligné que le gouvernement, contre toute logique, a décidé d’amputer ce personnel là qui, dans les conditions que l’on sait a risqué sa vie et sa santé pour ses concitoyens, d’une partie de son salaire.

Si un gouvernement quel qu’il soit décide d’amputer la solde du soldat qui se bat sur le front, au nom d’une hypothétique solidarité nationale, c’est qu’il n’a ni le sens de l’Etat, ni celui de la politique, ni encore moins celui de la solidarité ou du respect de la personne humaine.

* Cardiologue, Gammarth, La Marsa.

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