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Tunisie : Vers une bipolarité politique Ennahdha – Parti destourien

Avec la perte de légitimité de la plupart des partis, qui ont oublié leurs promesses électorales et tourné le dos à leurs électeurs, la Tunisie s’achemine cahin-caha vers une nouvelle bipolarité politique mettant face-à-face, d’un côté, Ennahdha, renforcé par ses satellites, et le Parti destourien libre (PDL), entre-temps renforcé par les déçus des autres partis libéraux et centristes. Le scénario des élections de 2024 commence à prendre forme.

Par Imed Bahri

Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), ne sera finalement pas auditionné par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) sur ses contacts secrets avec des dirigeants de pays étrangers, outrepassant ainsi ses prérogatives constitutionnelles et engageant la Tunisie dans des conflits extérieurs.

La demande d’audition du chef islamiste tunisien avait été déposée par le bloc du Parti destourien libre (PDL) auprès du bureau de l’Assemblée, mais celui-ci, à la solde de M. Ghannouchi et de ses «Frères musulmans», a cru devoir rejeter cette demande, en alléguant que cela est contraire au règlement intérieur de l’Assemblée.

Les partis du décor au service d’Ennahdha et de Ghannouchi

C’est ce qu’a précisé le député Nabil Hajji (Attayar), membre dudit bureau, en ajoutant qu’une séance plénière a certes été programmée, mais elle sera consacrée à la diplomatie parlementaire en relation avec le dossier du conflit libyen (sic !).

En d’autres termes, les représentants des «partis du décor», en passe de devenir tous des comparses d’Ennahdha dévoués à son service, ont accepté, de gaieté de cœur, d’organiser une séance plénière non pas pour auditionner M. Ghannouchi, lui rappeler les limites de son rôle et le remettre à sa place, mais plutôt pour justifier l’activisme politique de ce dernier au service des Frères musulmans et de ses maîtres, alliés et bailleurs de fonds, la Turquie et le Qatar.

On ne savait pas que M. Ghannouchi est une «vache sacrée», au-dessus de la critique et non tenu de rendre des comptes de ses actes, y compris ses graves atteintes à la Constitution et ses dépassements de toutes sortes.

Sous la botte d’un octogénaire louche et perfide

Voilà où en est la Tunisie aujourd’hui : un pays sous la botte des islamistes et dont les partis politiques, à la notable exception du PDL et de sa présidente Abir Moussi, ne sont plus aujourd’hui que des satellites d’Ennahdha, sous couvert de consensus empoisonné, laissant un octogénaire louche et perfide engager la Tunisie dans des conflits extérieurs, ici la Libye en l’occurrence, ce que notre pays s’est toujours gardé de faire, observant une neutralité exemplaire, n’intervenant que pour aider à rapprocher les positions et encourager le dialogue entre les belligérants.

Non vraiment, ces partis tombés de la dernière pluie (Tahya Tounes, Attayar, Echaab, Qalb Tounes et autres Nidaa et Al-Badil) ne sont pas conscients qu’en agissant ainsi, ils perdent toute crédibilité au regard de leurs électeurs, et ouvrent, à leur corps défendant, une autoroute devant Ennahdha, d’abord, et le PDL, ensuite, pour une nouvelle bipolarité politique qui est en train de se mettre en place en perspective des élections de 2024.

Parions qu’ils se rendront compte de la stupidité de leur démarche lorsque leurs membres les abandonneront bientôt pour prendre la bonne locomotive.

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