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Abir Moussi : «Il faut aider El-Hiwar Ettounsi pour que l’émission Tounes El Yaoum continue à être diffusée»

La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, estime que la suspension de l’émission «Tounes El Yaoum», présentée par Myriam Belkadhi sur El-Hiwar Ettounsi, représente une perte pour la liberté d’expression, en Tunisie, et appelle à aider la chaîne privée pour que le talk-show quotidien puisse continuer à être diffusé.

«Il faut que les personnes chargées de ce dossier se mobilisent pour que cette émission continue à être diffusée, peu importe les raisons de cette suspension. Et comme annoncé officiellement, on va dire que c’est pour des raisons financières», a indiqué Abir Moussi.

«Avant, ils parlaient d’inégalité dans la distribution de la publicité, et pour casser un média il suffisait de l’en priver (comme cela se faisait sous l’ancien régime de Ben Ali, que Mme Moussi connaît pour avoir été membre du RCD, Ndlr), et je pense qu’aujourd’hui, on n’en est pas loin. Quoi qu’il en soit, l’arrêt d’une telle émission est une perte pour la liberté d’expression», a-t-elle indiqué.

Abir Moussi a également indiqué que Tounes El Yaoum est l’une des rares émission à ne s’être jamais pliée et avoir défendu le caractère civil de l’Etat : «Même si on y trouve un chroniqueur qui a une autre orientation, cette émission compte des compétences féminines et a toujours défendu le pays», a-t-elle encore dit.

Au lieu de crier à l’atteinte à la liberté d’expression, ce qui, dans le cas de cette émission et de cette chaîne de télévision, est une grosse couleuvre difficile à avaler, Mme Moussi aurait été plus inspirée de faire du démarchage publicitaire pour sa chaîne préférée, car c’est de manque de publicité que les responsables de celle-ci disent souffrir. De dont on a de bonnes raisons de douter, car les émissions de cette chaîne sont saucissonnées par d’interminables intermèdes publicitaires. C’en est devenu carrément insupportable !

Alors, Mme Moussi, les hommes d’affaires qui financent le PDL ne peuvent-ils pas faire un petit effort en faveur d’Al-Hiwar Ettounsi, qui n’arrive pas à joindre les deux bouts ? Ainsi le PDL sera, on n’en point douter, beaucoup mieux servi et Mme Moussi sera une invitée permanente de Mme Belkadhi…

Plus sérieusement, Abir Moussi a rappelé que le PDL a adressé aux autres blocs parlementaires un document contenant une feuille de route pour la mise en œuvre des grandes réformes requises sur les plans politique, économique et social, en appelant notamment au retrait de la confiance au président de l’Assemblée, Rached Ghannouchi.

«A ce jour, plus de 80.000 Tunisiens ont signé la pétition appelant les députés à retirer la confiance à Rached Ghannouchi», a-t-elle encore indiqué.

Rappelons que la présidente du PDL avait commenté, la veille, dans une longue vidéo, le sit-in Errahil 2, appelant à la dissolution du parlement, soutenu par Fatma Mseddi, ancienne députée Nidaa Tounes, et l’activiste Me Imed Ben Hlima, et qui devrait commencer dans quelques jours : «Le PDL n’est concerné, ni de près, ni de loin, par ce mouvement de protestation. D’ailleurs ceux qui organisent ce sit-in ne nous ont pas contactés. et un parti qui se respecte ne peut de toute façon suivre un mouvement s’il est flou et sans feuille de route», a-t-elle dit. Traduire : l’anti-islamisme, c’est mon fonds de commerce politique et personne n’a le droit d’y toucher !

La présidente du PDL a, par ailleurs, expliqué que l’appel à dissoudre le parlement n’a aucun appui juridique : «D’abord, selon la constitution, l’Assemblée ne peut être dissoute pendant les 6 mois qui suivent le vote de confiance au gouvernement. En plus pour promulguer les lois que défendent les organisateurs de ce sit-in, il faut bien qu’il y ait des députés en fonction».

«Il ne faut pas induire le peuple en erreur et il faut s’organiser et il avoir une feuille de route appuyée par la loi. C’est le seul moyen qui nous permettra de nous en sortir et le PDL a organisé des étapes, notamment le changement de la loi électorale, de la constitution et du règlement intérieur du parlement ainsi que la mise en place d’une Cour constitutionnelle», a expliqué Mme Moussi.

La députée et présidente du bloc du PDL a réaffirmé, au cas où on l’aurait oublié, que la démarche de son parti vise à sauver la Tunisie des Frères musulmans et que cela passait avant tout par le retrait de confiance à Rached Ghannouchi et par l’union des députés patriotes.

Y. N.

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