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Affaire de l’hydroxychloroquine : La recherche médicale victime collatérale du Covid-19


La rétractation rapide hier, jeudi 4 juin 2020, de 3 des 4 auteurs du fameux papier du journal de médecine ‘‘The Lancet’’ à propos de l’utilisation de l’hydroxychloroquine dans le traitement des patients Covid-19 pose forcément de nombreuses questions.

Par Pr Faouzi Addad *

D’abord, comment expliquer que d’éminents cardiologues se retrouvent embarqués dans ce «LancetGate», alors que la fraude était trop grossière? Un étudiant en médecine aurait été capable, en apprenant la base de l’analyse critique d’un article médical, de voir qu’il s‘agissait d’une «Fake news» médical. L’opportunité de publier dans le ‘‘Lancet’’ est-elle leur seule motivation ou avait-il des liens d’intérêts avec des big pharma ?

Un aveuglement collectif difficile à expliquer

Comment se fait-t-il que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’a pas été capable, elle aussi, de distinguer un article «foireux», selon le terme utilisé par le professeur Didier Raoult, avant de prendre sa décision d’arrêter tous les essais cliniques sur la chloroquine, pour se rétracter aussi quelques jours après et annoncer leur reprise? N’a-t-elle pas un département scientifique capable de lire tranquillement un article ?

Comment se fait-il que le ministre de la Santé en France demande, le lendemain de la parution de cet article, une réunion urgente du Comité scientifique en charge de la pandémie du Covid-19, pour annuler toutes les prescriptions de chloroquine en France et embarrasser ainsi, à son tour, tous les pays voisins utilisant encore cette molécule?

Nous sommes manifestement face à un scandale scientifique mondial avec une étude entièrement inventée par une minuscule start-up n’ayant aucune notoriété, ni ressources financières ni références connues pour réaliser une telle étude.

Il est évident qu’il y a forcément un point commun à toutes ces défaillances, c’est l’hydroxychloroquine. Ce vieux médicament, prescrit depuis plus de 70 ans chez des millions de personnes et qui soulève un tollé général pour devenir subitement un médicament dangereux à l’origine d’une toxicité cardiaque et de perte de la vue, au lendemain de «la fin de partie» annoncée par le Pr Didier Raoult en testant et prescrivant très vite ce médicament en plus de l’Azithromycine.

Une escroquerie scientifique qui met à mal les études médicales

Pourquoi l’hydroxychloroquine n’avait-t-il pas été initialement inclus dans l’étude Discovery et qu’il a fallu l’intervention du président Emmanuel Macron pour l’ajouter en cours de route ? La non-publication des analyses intermédiaires est-elle due au bénéfice constaté de la chloroquine ?

La vraie question maintenant, c’est de connaître les parties qui sont derrière ce scandale de la recherche médicale. Qui a financé cette étude, payé «les pieds nickelés» du ‘‘Lancet’’ et a permis que les reviewers (si il y en a eu) ou le rédacteur en chef ferment les yeux sur cette escroquerie scientifique?

Il est évident que tous les moyens ont été utilisés pour éviter que les médecins prescrivent ce traitement et confirment l’évolution favorable rapportée par des centaines de témoignage.

La médecine observationnelle dérange et l’expérience du terrain menace la publication médicale. Le ‘‘New England Journal of Medecine’’ va, d’ailleurs, subir le même sort que ‘‘The Lancet’’ avec comme conséquence une altération de la confiance vis-à-vis de tous ce qu’il publiera à l’avenir.
Décidément, les dégâts collatéraux de ce virus sont et seront terribles.

* Professeur en cardiologie.

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