18 Juin 2020 | 14:47 POLITIQUE, Tunisie
Il n’y a plus aucun doute, Qalb Tounes est devenu l’autre satellite d’Ennahdha avec Al-Karama. Le très culotté Cheikh Yadh Elloumi, qui ne commence plus ses statuts Facebook qu’avec un verset du Coran, s’offusque du fait que «les résidus de la tyrannie» ne veulent pas célébrer le martyr de Mohamed Morsi, ancien président islamiste égyptien.
Yadh Elloumi, qui fait allusion ici aux députés du Parti destourien libre (PDL) et à la présidente de leur bloc parlementaire Abir Moussi, qui s’étaient opposés, hier soir, mercredi 17 juin 2020, à leurs collègues d’Al-Karama ayant brandi le portrait de Morsi, est un ancien membre du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti au pouvoir sous la dictature de Ben Ali. Mais il semble l’avoir déjà oublié, à moins qu’il ne soit devenu amnésique.
Yadh Elloumi a écrit le statut ci-dessus après avoir partagé une citation publiée par Al Jazeera du plus Qatari des Tunisiens, l’ancien président provisoire Moncef Marzouki qui, sur son habituel ton donquichottesque, écrivait : «On ne nous empêchera pas de célébrer la mémoire du martyr de la démocratie Morsi».
C’est toujours avec la même gouaille que les islamistes et leurs valets considèrent le président turc Recep Tayyip Erdogan, en passe de devenir le Guide Suprême des Frères musulmans, comme un héros de la démocratie, sans aucun égard pour les milliers de prisonniers politiques dans les geôles turques : universitaires, artistes, journalistes, magistrats, hauts cadres de l’Etat, officiers de l’armée…
I. B.
Mais enfin, que se passe-t-il chez nous ? Certains de nos « concitoyens » semblent avoir perdu toute retenue, toute fierté et toute décence, et les dérives viennent justement de ceux qui ont été « élus » pour nous représenter. Cet olibrius, ainsi que les valets de l’extrémisme religieux, déguisés en députés, ne peut prétendre porter les voeux des électeurs qui l’ont choisi, qui n’en ont que faire de Morsi et de son histoire. Ils sont plus préoccupés par leur présent, devenu pesant et pénible, et par leurs lendemains, qui s’assombrissent de jour en jour. Et ça, personne n’en parle pour le moment dans une ARP devenue l’antre de tous les désaxés, les déboulonnés, les frustrés et les spécialistes du retournement de veste. Cette assemblée là et ceux qui la composent ne font que nous accabler quotidiennement de leurs dérives, de leurs frasques et de leurs insanités. Jusqu’à la vice présidente qui assimile l’étalage de la photo de l’ancien président égyptien à celui du portrait du combattant suprême ! Affront extrême et intolérable. Toute cette agitation s’intensifie maintenant à l’approche de l’examen de la motion appelant à considérer la mouvance des frères comme une organisation terroriste. Chacun y va de sa trouvaille et de nouvelles voix se feront entendre pour glorifier cette mouvance et ses champions, celle d’Ennafdha restant muette, tapie dans l’ombre de ses vassaux et serviteurs qui font tout le travail à sa place ! Cette tête à claques s’évertue déjà depuis un certain temps, à multiplier les excès de zèle pour plaire à ses nouveaux maîtres, et sur la pressante instigation de son mentor en bassesse et vilenie. Il sera jeté comme une vieille chaussette une fois que l’on n’aura plus besoin de ses services ! Pour l’heure, il est l’un des politiciens les plus antipathiques et les plus méprisables de la place, et pourtant il y en a toute une flopée.