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Zouhaïr Maghzaoui : On a dit à Mechichi qu’il peut former un gouvernement sans Ennahdha

Tout sauf Ennahdha, voilà comment on pourrait résumer la position de Zouhaïr Maghzaoui, secrétaire général du mouvement Echaâb, concernant la composition du prochain gouvernement.

Maghzaoui, a rencontré hier, 3 août 2020, à Dar Dhiafa, à Carthage, le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, dans le cadre des concertations officielles autour de la formation du prochain gouvernement. «Il voulait du nouveau [par rapport aux gouvernements précédents] et l’originalité peut être la mise à l’écart d’Ennadha», a-t-il déclaré ce matin.

Intervenu sur Shems FM, le nationaliste arabe a indiqué qu’Ennahdha ne voulait pas gouverner avec des partenaires, mais «en les utilisant», assurant que c’est la conclusion qu’il a tirée suite à l’expérience gouvernementale que son parti a eu avec celui de Rached Ghannouchi dans le cadre du gouvernement d’Elyes Fakhfakh.

Il estime, donc, que la solution est de garder le mouvement islamiste à l’extérieur du gouvernement, assurant que cela est tout à fait possible aujourd’hui du fait de son poids parlementaire.

En effet, pour lui, en considérant que la coalition Al-Karama relève d’Ennahdha, ce dernier n’a que 73 sièges au Parlement, rappelant, dans le même contexte, que lors de la plénière consacrée à la motion de destitution de Rached Ghannouchi de la présidence de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), «même ceux qui l’ont soutenu en avaient honte et ont coché les 2 options de vote».

D’autre part, comme lors des concertations avec Elyes Fakhfakh, Zouhair Maghzaoui a fait savoir que son mouvement ne s’oppose pas à une éventuelle participation de Qalb Tounes au prochain gouvernement, estimant que la corruption – dont est accusé son président Nabil Karoui – «existe partout en Tunisie».

Toutefois, le dirigeant d’Echaâb a oublié un détail important : ceux qui ont soutenu le président d’Ennahdha il y a moins d’une semaine, décidant de le garder à la tête du Parlement, malgré toutes les répercussions fâcheuses que cela entraînera contre leur parti, sur le plan électoral, et malgré «la honte» qu’ils ont éprouvé en le faisant, ne sont autres que les députés de Qalb Tounes.

Sachant qu’en plus, Ennahdha avait sacrifié l’ancien gouvernement rien que parce que Fakhfakh ne voulait pas y intégrer Qalb Tounes, vouloir dissocier, aujourd’hui, ces deux partis intimement liés, en plaçant l’un au pouvoir et l’autre dans l’opposition, semble infiniment naïf et relevant d’un «fantasme politique».

Sur un autre plan, Maghzaoui a indiqué que l’objectif du chef du gouvernement désigné est de mettre en place «un gouvernement de réalisations» et que son mouvement partage cette vision, insistant sur l’importance de la dimension sociale et économique.

C. B. Y.

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