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Ghazi Chouachi : «Kaïs Saïed ne dissoudrait pas le Parlement en cas de chute du gouvernement Mechichi»

Les dirigeants d’Attayar font tout pour que Hichem Mechichi, chargé de former le prochain gouvernement, n’obtienne pas la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Sachant que plusieurs députés risquent de la lui accorder rien que de peur de perdre leurs sièges parlementaires, Ghazi Chaouachi a tenu à les rassurer, indirectement, ce lundi, 31 août 2020, en indiquant que le président de la république ne devrait pas dissoudre l’ARP en cas de chute du gouvernement Mechichi.

Le dirigeant d’Attayar a donc tenté le tout pour le tout lors de son interview sur la radio nationale, en invitant, d’une part, les députés à rejeter le gouvernement Mechichi, qui représente, selon ses termes, «une menace à la transition démocratique en Tunisie», et en appelant ce dernier à ne pas se présenter demain à la plénière consacrée au vote de confiance à son gouvernement «pour préserver la dignité» de ses candidats aux postes ministériels.

Des propos maladroits. D’abord parce que la chute d’un gouvernement ne devrait pas représenter une atteinte à la dignité de ses ministres aux yeux d’une personne comprenant le jeu de la démocratie. Ensuite, parce que, contrairement à ce qu’il essaye de faire croire, M. Chaouachi sait très bien que Mechichi a des chances loin d’être négligeables d’obtenir la confiance du Parlement.

Le scénario voulu par Ghazi Chaouachi (et il ne le cache pas) est que le président de la république choisisse une autre personnalité pour former le gouvernement, et que celle-ci accepte de composer avec les partis politiques et de former un gouvernement partisan. Même si en l’absence d’une cour constitutionnelle, cela semble impossible à se produire, car tout ce qu’envisage, explicitement, la constitution, en cas de chute d’un gouvernement dont le chef a été proposé par le chef de l’Etat, est la dissolution du Parlement, puis la tenue d’élections anticipées.

Sur un autre plan, Chaouachi ne semble toujours pas avoir digéré la fin du gouvernement Fakhfakh, estimant que les accusations de conflit d’intérêts à son encontre étaient le fruit de manœuvres déloyales impliquant notamment des lobbies corrompus et des partis politiques.

«Ces lobbies se sont mobilisés car nous avons ouvert des dossiers et affiché une volonté de réforme», a développé celui qui occupe actuellement le poste de ministre des Domaines de l’Etat au sein du gouvernement démissionnaire. Et d’ajouter : «On ne peut rien reprocher au gouvernement Fakhfakh. C’est injuste de dire qu’il avait échoué dans sa mission. Il n’a pas échoué. Il y avait simplement des conflits entre les partis politiques, ce qui est tout à fait normal dans toutes les démocraties». 

C. B. Y.

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