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Le Syndicat des forces de sécurité s’illustre encore par ses dérapages communicationnels

Le Syndicat des forces de sécurité intérieures a, une nouvelle fois, fait parler de lui sur les réseaux sociaux, suite à une publication Facebook, pour le moins maladroite, en rapport avec le débat sur le projet de loi controversé sur la répression des atteintes contre les sécuritaires.

Par Cherif Ben Younès

«Ne détestent la police que les terroristes, les voleurs, les clochards, les braqueurs, les escrocs, les prostituées, et la liste est longue. Les personnes propres n’ont rien à craindre, et réclament, au contraire, la police», a écrit le syndicat, faisant ainsi preuve non seulement de superficialité, mais aussi d’indélicatesse. Et le mot est faible.

C’est superficiel parce qu’il ne s’agit pas d’aimer ou de détester la police. Ceux qui s’opposent au projet de loi en question ont des arguments bien moins infantiles, et il faudrait, au moins, essayer de présenter des contre-arguments du même niveau quand on veut défendre ce projet.

C’est indélicat parce que rien ne justifie la stigmatisation, de la sorte, des personnes ayant commis des crimes. Surtout quand cela émane d’un organisme censé connaître la loi et protéger les citoyens. Pire encore, le syndicat met, sans scrupules, dans le même panier, «les clochards» et les prostituées avec les terroristes !

Rappelons qu’il ne s’agit pas du premier dérapage de ce syndicat, qui a notamment publié, il y a quelques jours, une photo d’une fille dans un poste de police, effrayée suite à son arrestation et visiblement son agression par des policiers, tout en l’insultant dans le commentaire qui a accompagné la photo.

Rappelons qu’un projet de loi relatif à la répression des atteintes contre les forces de l’ordre sera voté dans les prochains jours à l’Assemblée des représentants du Peuple (ARP).

Un projet de loi qui fait particulièrement polémique et qui est rejeté par une large partie de la société civile et de l’opinion publique, notamment parce qu’en tant que citoyens et fonctionnaires, les sécuritaires bénéficient déjà de lois qui les protègent contre les atteintes et que la promulgation de nouveaux textes allant dans ce sens pourraient, au contraire, légitimer et renforcer les abus policiers à l’encontre des citoyens.

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