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Le Syndicat général des médias appelle à boycotter «la coalition du mal, des traîtres et des mercenaires»

Le Syndicat général des médias, relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a appelé les journalistes, les photographes et tous les professionnels des médias à boycotter «la coalition du mal, des traîtres et des mercenaires», en référence à la coalition Al-Karama, présidée par Seifeddine Makhlouf.

Le Syndicat général des médias a publié, dans la soirée de ce samedi 10 octobre 2020, un communiqué où il dénonce les dérapages des membres de cette coalition extrémiste, qui se sont spécialisés dans la violence verbale et l’incitation à la haine.

«Ce que l’on appelle coalition Al-Karama (dignité, Ndlr) n’est en réalité qu’une coalition du mal qui s’attaque à la liberté d’expression et à la liberté des médias», déplore le Syndicat en appelant les journalistes à l’alerter et à saisir la justice en cas de dépassement.

Rappelons que le Syndicat des journalistes tunisiens (SNJT) avait appelé, lui aussi, un peu plus tôt dans la journée, au boycott de cette coalition, estimant que ses membres tiennent un discours violent et haineux ciblant essentiellement les journalistes et les mettant en danger.

Le dernier dépassement en date a eu lieu ce matin, lorsque Seifeddine Makhlouf s’en est pris à l’équipe de l’émission «Les Quatre Vérités» et, particulièrement, à Hamza Belloumi, qu’il a accusé «de mener une guerre contre l’enseignement du coran» (sic!), dans un statut où il se réjouit d’annoncer la libération de Farouk Zribi, directeur du Centre coranique de Regueb, où des enfants étaient hébergés avec des adultes, coupés du monde et n’apprenait que le Coran, sans aucune autre matière. Deux mineurs avaient même été sexuellement abusés par un salafiste, membre cette école, qui a été condamné à 20 ans de prison ferme.

On notera que l’Assemblée devra examiner un projet d’amendement du décret 116 réglementant la liberté de la communication audiovisuelle, proposé par Al-Karama et soutenu par ses alliés Ennahdha et Qalb Tounes (partis liés à des chaînes illégales, notamment Nessma et Zitouna TV ).

Cette initiative, qui représente une menace pour la liberté des médias, permettra donc à ces partis d’avoir la mainmise sur les médias et ouvrira la voie aux lobbies politiques et de l’argent sale pour mettre la main sur le paysage audio-visuel…

De nombreux journalistes, le SNJT, l’UGTT , la Haica et des partis ont d’ailleurs dénoncé cette initiative et alerté sur le danger qu’elle représente.

Y. N.

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