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La Banque Mondiale s’interroge sur l’avenir de ses engagements en Tunisie

Dans un article intitulé ‘‘Au cœur des consultations de la Banque Mondiale sur le prochain plan d’aide à la Tunisie’’, publié le 19 octobre 2020, ‘‘Africa Intelligence’’ a fait part sur les interrogations de l’institution de Bretton Woods à propos de ses engagements en Tunisie.

Selon ‘‘Africa Intelligence’’, la Banque Mondiale, qui s’apprête à statuer sur le renouvellement de son partenariat quinquennal avec la Tunisie, à partir de mai 2021, date à laquelle prendra fin son actuel «partenariat-pays», a organisé une journée de consultations (en visioconférence), le 13 octobre 2020, pour dresser le bilan de son action en Tunisie, avec des engagements de 2,8 milliards de dollars, soit un peu plus de la moitié des 5 milliards de dollars de son programme d’appui, validé en 2016.

Cette consultation à laquelle ont pris part d’anciens ministres et des consultants : Hakim Ben Hammouda (Finances), Zied Laâdhari (Industrie, Développement), Radhi Meddeb (Comete Engineering), Ezzeddine Saïdane (consultant), Fatma Marrakchi (universitaire), Zakaria Belkhodja (homme d’affaires, Meninx), et Michaël Ayari (analyste d’International Crisis Group, ICG), a diagnostiqué un blocage politique profond, et ce «en raison de la gestion des affaires nationales sur la base du consensus politique, qui a donné des résultats catastrophiques». «La poursuite des politiques économiques et financières actuelles pourrait conduire tout droit à l’explosion sociale remettant en cause les fragiles acquis démocratiques», souligne ‘‘Africa Intelligence’’. Elle ajoute que «la pandémie de Covid-19 n’a fait qu’aggraver une économie déjà laminée par les crises politiques à répétition et l’effondrement, depuis 2011, des industries génératrices de devises (phosphate, tourisme, etc.)».

Au chapitre des recommandations, la consultation a abouti à la «nécessité de revenir aux règles fondamentales de la démocratie, avec un gouvernement adossé à une majorité parlementaire, et donc capable d’agir. Ce qui implique de revoir à la fois la constitution et le code électoral…»

Par ailleurs, les nécessaires réformes de l’administration, de la fiscalité, de la police, de la justice, de l’enseignement, etc., souvent évoqués par les responsables, devraient être mises en route sérieusement et sans plus tarder.

Les interrogations de la BM sur ses engagements en Tunisie sont partagées par les autres bailleurs de fonds, tels le Fonds monétaire international, la Banque européenne d’investissement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, qui «pourraient fermer les vannes», car «ils s’impatientent de voir Tunis adopter les réformes qu’ils réclament en échange de leurs subsides», avertit ‘‘Africa Intelligence’’.

I. B.

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