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Akissa Bahri victime de la francophobie rampante

La francophobie rampante, alimentée par certains députés, dans le cadre de manœuvres politiciennes cousues de fil blanc, sert les intérêts des courants identitaires, notamment islamistes et nationalistes arabes, qui, pour exister, œuvrent à diviser les Tunisiens et à les enfermer dans une identité close, exclusive et, par conséquent, appauvrie.

Par Mohamed Sadok Lejri *

Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Akissa Bahri, est une ancienne du lycée Carnot qui ne maîtrise pas la langue arabe. Son intervention chaotique à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a suscité l’ire de bon nombre de Tunisiens. Dans l’émission dominicale de Radio Med, ‘‘Dimanche Presse’’, Lotfi Laamari et ses invités l’ont clouée au pilori; ils l’ont bien écrasée et dépecée.

Le ministre de l’Agriculture, ingénieure hydraulicienne ayant fait toute sa carrière dans la maison, est pourtant l’une des meilleures dans son domaine. Leurs dénigrements et offenses ont aussi, par ricochet, atteint tous les anciens du lycée Carnot et des lycées français de Tunisie.

Jusqu’où ira le processus de «dhimmisation» ?

En réalité, en s’attaquant de la sorte aux responsables tunisiens qui ne maîtrisent pas l’arabe, la «bande à Lotfi» exclut de facto une frange sociale dotée de qualités intellectuelles, humaines et morales indéniables et fait, à son insu, le jeu des Seifeddine Makhlouf, Rached Khiari et des identitaires de tout poil.

En fait, les Tunisiens comme Lotfi Laamari, aussi anti-«khouanjia» (anti-islamistes) soient-ils, sont des idiots utiles. Les Tunisiens devraient arrêter de se faire passer pour des francophones. Ce pays devrait officiellement interdire aux Tunisiens francophones l’exercice de la politique et les hautes fonctions de responsabilité. Pour lever toute équivoque et aller au bout du processus de «dhimmisation» ** et de la citoyenneté de seconde zone, l’Etat tunisien devrait, sans perdre plus de temps, obliger les francophones à porter un «F» jaune sur la poitrine et sur le dos. Elle sera belle la Tunisie dans vingt ans avec ses arabophones unilingues !

* Universitaire.

** Tiré de «dhimmi», un terme historique du droit musulman qui désigne les sujets non musulmans d’un État sous gouvernance musulmane, liés à celui-ci par un «pacte de protection» discriminatoire.

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