27 Jan 2021 | 8:32 A LA UNE, ECONOMIE, TRIBUNE, Tunisie
Parmi les raisons plombant ou dissuadant toute initiative privée des jeunes en quête d’un premier emploi dans l’industrie, le commerce, les services, l’agriculture ou le secteur tertiaire, il y a l’usurpation de tous les rouages économiques et administratifs par une trentaine de grands rentiers qui ne paient pas d’impôts, ne remboursent pas toujours leurs crédits et n’emploient pas beaucoup de salariés.
Par Mohamed Rebai *
Ce n’est pas moi qui le dit c’est l’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Patrice Bergamini qui a largement critiqué, en juillet 2019, «les positions d’ententes et de monopoles» qui entravent une transition économique aujourd’hui à la traîne par rapport à la transition politique, ajoutant que les autorités tunisiennes sont placées devant un seul choix : soit elles comprennent qu’il faut faire évoluer un modèle économique faisant la part trop belle aux positions monopolistiques, soit elles ne le comprennent pas et, dans ce cas, oui, il y aura une inquiétude.
L’ambassadeur européen a pointé du doigt certains groupes familiaux qui n’ont pas intérêt à ce que de jeunes opérateurs tunisiens s’expriment et percent. Il donne l’exemple de l’huile d’olive dont l’exportation est entièrement monopolisée par une poignée de grossistes spéculateurs. Il a parlé également des informaticiens qui, face à cette situation peu propice à l’épanouissement des talents, préfèrent partir louer leurs services dans des pays étrangers (brain drain).
Ces déclarations de M. Bergamini lui ont valu, on l’imagine, un lynchage médiatique de la part de certains opérateurs et responsables locaux, dénonçant une ingérence insupportable, alors que le problème que le Français évoque se répercute négativement sur les relations économiques entre la Tunisie et… l’Union européenne qu’il représente dans notre pays !
Mahatir Mohamed, qui a occupé à deux reprises le fauteuil de Premier ministre de Malaisie pendant une durée cumulée de 24 ans (1981-2003 et 2018-2020) et qui a placé son pays parmi les grands de ce monde avait le mérite de faire glacer le sang des hommes d’affaires qui contrôlent la majeure partie de l’économie de son pays. Il avait fixé, sous son règne, des limites à chacun d’eux pour laisser le champ libre aux jeunes qui veulent s’épanouir. Le résultat a été excellent et a même dépassé ses attentes.
Ce n’est malheureusement pas le cas en Tunisie où une trentaine de familles vivent d’une économie de rente, souvent soumise à autorisation administrative, dans presque tous les domaines d’activité. Les jeunes qui veulent percer dans le métier vont vite déchanter par des complications administratives, des obstacles bureaucratiques et parfois même un redressement fiscal télé-commandité par un requin de la place.
Ces gros pontes siphonnent les richesses du pays pour bénéficier des revenus qu’ils en tirent et en placent une partie en Occident ou dans les paradis fiscaux. Oui, les oligarques tunisiens ont appris aussi à le faire au même titre que les anciens apparatchiks russes.
Qu’est ce qu’ils font de tout leur argent ? Participent-ils vraiment à l’effort de développement des zones déshéritées ? On en a peu d’exemples. Pire encore, ces familles qui dominent l’économie tunisienne assurent leurs arrières en contrôlant, directement ou indirectement, la vie politique du pays, en soudoyant financièrement les dirigeants des partis les plus puissants. Ils constituent ainsi, au gré des régimes et des gouvernements qui se succèdent, une caste puissante et intouchable. Quant à la justice sociale, économique et climatique, dont on nous rebat toujours les oreilles, il faut repasser ! J’en ai rêvé un jour, quand j’étais à l’université, et j’en rêve encore.
* Economiste à la retraite.
« Il a dit la Vérité, il faut donc le fusiller ! »
Citation de Guy BÉART…
JACQUES A DIT
UN MARCHE DEBOUSOLE
donnez nous les noms de ces familles corrompus au lieu de dire des généralités
En Tunisie les entreprises sont majoritairement familiales, l’économie tunisienne reste largement basée sur les entreprises familiales et ne s’ouvrent pas aux compétences et la transmission se fait de père en fils, cousins etc … et cela pour garder le patrimoine entier dans la famille, ce qui est préjudiciable pour le développement de l’industrie en générale …
A titre d’exemple, à ce jour les concessionnaires en Tunisie sont tenus par des familles et n’ont pas changé de structure depuis leur création, ils sont juste des importateurs et ne se diversifient pas jusqu’à investir dans la construction de pièces détachées voir même à investir en commun dans la voiture du peuple 100% Tunisienne … des épiciers qui achètent un produit et le revende tel quel avec une marge sans plus ….
Et tout est ainsi … les familles ne s’ouvrent pas aux compétences et ne recrutent pas des jeunes capitaines de l’industrie … qui ont la capacité de diversifier et de créer de la richesse et donc de l’emploi pour une large main d’œuvre du caristes aux ingénieurs …
C’est la transmission qui pose problème en Tunisie …
C’est l’approche managériale qui est en cause.
Dans une entreprise familiale, se croisent souvent deux types de managers : le manager issu du cocon familial et le manager externe. Les deux peuvent alors rencontrer des difficultés à s’harmoniser.
Dans le cas d’un manager externe à la famille, le management restera plus clair et simple pour toutes les parties. S’il est issu d’une formation compétente, le manager pourra innover et développer l’entreprise et éviter les possibles problèmes familiaux.
Les entreprises familiales Tunisienne ne s’ouvrent pas aux managers extérieur facilement et cela par peur de perdre l’entreprise … or il faut savoir transmettre et s’ouvrir à la concurrence internationale autrement les produits étrangers écarteront les produits locaux et cela à cause de la mauvaise gestion managériale de l’entreprise
Pas faux, tout ça !!!