Dans une déclaration accordée ce jeudi 4 février 2021 à Shems FM, le dirigeant du parti Ennahdha, Samir Dilou, a estimé que le conflit actuel entre le président de la république, Kaïs Saïed, et le président du gouvernement, Hichem Mechichi, après le refus du premier de permettre à 4 nouveaux ministres du second de prêter serment, sur fond de soupçons de corruption, n’est pas un conflit d’ordre juridique mais politique.
Dilou a, par ailleurs, affirmé que la position du chef de l’État ne peut qu’être respectée du fait qu’il est chargé de protéger la constitution.
Il, dans le même ordre d’idées, appelé les 4 ministres controversés (parmi les 11 concernés par le remaniement ministériel) à abandonner leurs postes, pour le bien du pays.
Pour l’islamiste, il s’agit aujourd’hui de la seule solution et que toute autre proposition (comme la prestation de serment à l’hémicycle du Parlement) ne doit en aucun cas être envisagée car elle mènerait à des soucis constitutionnels et à l’aggravation de la crise politique.
«A défaut d’avoir dans leurs CV le poste de ministre, ils auront le mérite d’avoir contribué à résoudre la crise du pays», a-t-il lancé, admettant que «beaucoup de ses amis» n’apprécieront pas ses propos.
En effet, avec cette déclaration, Samir Dilou adopte une position diamétralement opposée à celle de son mouvement et du président de celui-ci, Rached Ghannouchi, qui fait partie du clan Mechichi et qui serait même le chef d’orchestre du gouvernement Mechichi et l’une des principales personnalités ayant planifié le remaniement.
Ghannouchi avait, pour rappel, déclaré, en début de semaine, que le rôle du président de la république ne doit être que symbolique.
C. B. Y.
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