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La chaîne publique Watania 1 devient-elle la tribune attitrée des islamistes ?

Slim Hakimi.

C’est Slim Hakimi, un islamiste pur et dur, qui a été invité, dans la soirée du lundi 12 avril 2021, par Chaker Ben Cheikh, le journaliste carriériste qui fait tout pour plaire à ses employés islamistes, sur la chaîne publique Watania 1, afin de commenter la dernière visite du président de la république Kaïs Saïed au Caire.

Slim Hakimi, présenté comme écrivain et analyste politique, n’a fait aucune analyse de la dimension politique et diplomatique de cette visite officielle, la première d’un chef d’Etat tunisien au Caire depuis 2017, et qui a été largement couverte et commentée par les médias arabes et internationaux. Il était dans l’acharnement à l’endroit de Saïed et a été très agressif avec Ahmed Ounaïes, un diplomate de carrière, dont l’analyse est on ne peut plus autorisée, invité lui aussi sur le plateau pour commenter la visite.

Aussitôt après l’émission, les internautes ont fleuri les réseaux sociaux avec les photos de M. Hakimi en compagnie des dirigeants islamistes, du président turc Recep Tayyip Erdogan à l’ancien chef de gouvernement Ali Larayedh, en passant par le Premier ministre turc Ahmet Davutoğlu ou le prédicateur islamiste Noureddine El-Khademi, ministre des Affaires religieuses de 2011 à 2014 au sein des gouvernements islamistes conduits par Hamadi Jebali puis Ali Larayedh, rendu célèbre par ses prêches à la mosquée Al-Fath, à Tunis, où il sévissait en tant qu’imam, et où il appelait les jeunes tunisiens à aller faire le jihad en Syrie. Et d’autres illustres barbus de la galaxie islamiste nationale et internationale.

Dans le cadre de sa mainmise dur les médias audio-visuels, le parti Ennahdha a «garanti» (pour employer une expression célèbre de son président Rached Ghannouchi) l’allégeance de l’Etablissement de télévision tunisienne (ETT), en faisant nommer à sa tête Mohamed Lassaâd Dahech, ancien correspondant de presse à Gaza où il s’est familiarisé avec l’islam politique dans tout sa splendeur. L zèle des carriéristes comme Chaker Ben Cheikh, dont on a apprécié le professionnalisme sous le règne de l’ancien dictateur Ben Ali, fera le reste.

Imd Bahri

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