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Présentation des travaux sur un candidat vaccin tunisien contre la Covid-19

Beit Al-Hikma, à Carthage.

Le département des sciences de l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts (Beït al-Hikma), organise le jeudi 21 avril 2022, à 12 heures, une conférence du professeur Chokri Bahloul, médecin biologiste, chercheur à l’Institut Pasteur de Tunis. sur les résultats des tentatives de mise au point d’un candidat vaccin à base d’ADN par une équipe tunisienne.

Il est largement accepté que la vaccination reste encore le moyen le plus efficace pour lutter contre les maladies infectieuses et pour l’amélioration de la santé à l’échelle mondiale.

La Cocvid-19 a révolutionné la vaccinologie avec la mise en place de nouvelles plateformes vaccinales basées sur des acides nucléiques, et plus particulièrement l’ARNm.

Normalement, le développement d’un nouveau vaccin nécessite jusqu’à 10 à 15 ans. Ceux développés contre la Covid-19 ont vu le jour moins d’un an après la première identification de la maladie.

Pour relever un tel défi, les essais cliniques, la mise en place de la chaîne de fabrication et la distribution des différents candidats vaccins se sont déroulés en parallèle.

Contre la Covid-19, les vaccins développés, en particulier à base d’ARNm, ont montré des niveaux de sécurité acceptables et ont été efficaces pour réduire les nombres totaux de décès, de cas graves, de cas symptomatiques et d’infections résultant du Sars-CoV-2 dans le monde.

En Tunisie, au 31 mars 2022, 6 339 000 personnes ont accompli leurs protocoles vaccinaux, pour un total de plus de 13 millions de doses administrées. Pour la même période aux États-Unis, plus de 559 million de doses ont été administrées, dont 97% étaient des vaccins à base d’ARNm. Chiffres similaires dans l’Union Européenne (836 millions de doses administrées, 89% basées sur l’ARNm).

Par conséquent, contre la Covid-19, l’ARNm est déjà la plateforme vaccinale de référence à l’échelle mondiale. Il est fort à parier que cette technologie révolutionnera de la même manière les mesures de contrôle contre la plupart des autres maladies infectieuses.

En Tunisie, depuis le début du mois d’avril 2020, une équipe tunisienne a commencé à développer différents candidats vaccins à base d’ADN contre la Covid-19. Elle a choisi les modèles murins et lagomorphes pour valider ses candidats vaccins à base d’ADN contre la Covid-19.

«Dans un premier temps, nous avons développé et validé un test sérologique Elisa à base de la protéine Spike (S) intégrale de l’ectodomaine du Sars-CoV-2 produit dans un système Bacculovirus», explique Chokri Bahloul. Et d’ajouter, à propos des résultats scientifiques obtenus: «Les performances de notre test Elise étaient de 96% CI [91,5 à 98,5] de sensibilité, 97,5% CI [92,8 à 99,5] de spécificité, avec une aire sous la courbe (AUC  »Air Under Curve ») égale à 0,968 IC [0,939 à 0,985]. Dans le modèle Balb/C, les résultats sérologiques montrent qu’à J90, nous avons constaté une augmentation significative des titres en anticorps des souris administrées nos différentes constructions plasmidiques comparativement aux souris administrées du PBS. Les plasmides qui codent pour lessous-unitésRBD ou S1, semble être plus efficaces que ceux qui codent pour l’intégralité de la  »Spike ». En plus, la fusion du domaine transmembranaire en particulier avec la construction codant pour la RBD semble pouvoir améliorer les réponses immunitaires humorales. Dans le modèle lagomorphe, comme dans le modèle murin il faut attendre jusqu’à J90 pour commencer à avoir des réponses immunitaires humorales satisfaisantes.»

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