La montée de Hafedh Caïd Essebsi pour succéder à son père serait une idée lancée depuis longtemps par Ennahdha, selon Abdessattar Messaoudi.
Suite aux graves révélations faites par Abdessattar Messaoudi, dirigeant à Nidaa Tounès, Boujemâa Remili, ex-porte-parole du parti fondé par le président Béji Caïd Essebsi, a fini par perdre son sang froid et quitter le plateau de la chaîne Wataniya 1, lors du talk-show politique de la soirée du vendredi 8 janvier 2016.
Invités pour débattre des dernières évolutions de la crise au sein du parti au pouvoir, M. Remili a essayé de démontrer que les préparatifs vont bon train pour le meilleur déroulement possible du congrès consensuel (c’est-à-dire non électif!) de Nidaa Tounès, aujourd’hui et demain, 9 et 10 janvier 2016, à Port El-Kantaoui, à Sousse.
Qu’à cela ne tienne. M. Messaoudi a profité de l’occasion pour faire exploser deux bombes politiques. Il a ainsi parlé d’une réunion chez un dirigeant politique et à laquelle Lazhar Akremi était convié et qui regroupaient des responsables du Nidaa et d’Ennahdha, dont notamment Noureddine Bhiri, président du bloc parlementaire du parti islamiste. M. Akremi a été, alors, témoin d’une proposition faite par l’un des dirigeants d’Ennahdha et qui consiste à «propulser Hafedh Caïd Essebsi à la tête de Nidaa et le soutenir comme le candidat à la prochaine présidentielle pour qu’il puisse succéder, ainsi, à son père, préserver la lune de miel entre les deux partis et consolider l’alliance entre eux», a déclaré Me Messaoudi. Et de commenter cet épisode en disant que l’évolution des événements au sein de Nidaa, par allusion à la crise qui le secoue actuellement, est le résultat de cette entente presque totale entre les deux grands partis du pays.
Ensuite, et laissant entendre que le congrès de Nidaa sera juste une formalité, Me Messaoudi a accusé les organisateurs de préparer juste une fête folklorique pour entériner les décisions, les motions et les listes des futurs patrons du parti. A l’appui de ses affirmations, M. Messaoudi a sorti deux documents avec les noms des membres des deux prochaines instances principales constituées, respectivement, de 9 et 24 membres. Parmi les 9, il n’y aura ni Lazhar Karoui Chebbi, ni Mohamed Ennaceur, alors que Faouzi et Selma Elloumi y figurent, a assuré Me Messaoudi.
C’est alors que Boujemâa Remili s’est levé et quitté le plateau sous prétexte que «ce n’était plus un débat», et ce après avoir reconnu que lesdites «listes sont, effet, prêtes, ce qui confirme le caractère consensuel du congrès», selon ses propres termes.
Ce clash aurait probablement des retombées surtout après des accusations lancées contre Ennahdha et son parti-pris en faveur de Hafedh Caïd Essebsi, à l’origine de la crise de Nidaa Tounes. Des accusations de la plus haute gravité, d’autant qu’elles sont intervenues à la veille de la tenue du fameux et controversé congrès de consensus de Nidaa.
Noureddine Hlaoui
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