La direction régionale de la santé à Bizerte a ouvert, hier, une enquête pour négligence médicale à l’hôpital Habib Bougatfa.
Sami Rekik, directeur régional de la santé, a indiqué, vendredi, qu’une enquête a été ouverte après que Manel Bouazizi ait dénoncé une prise en charge insuffisante de son père (56 ans) et sa grand-mère (78 ans), atteints de brûlures au 2e degré sur plusieurs parties de leur corps.
Mohamed Bouazizi et sa mère Jamila Bouazizi ont été hospitalisés, samedi 26 mars dernier, suite à de graves brûlures, causées par l’explosion d’une bouteille de gaz à leur domicile, à Menzel Abderrahmane.
Manel Bouazizi a dénoncé, mardi 29 mars, une prise en charge médicale insuffisante, d’autant que l’hôpital avait renvoyé les 2 patients chez eux, alors que leur état ne s’était pas amélioré.
«Leurs plaies étaient infectées et ils avaient du pue qui coulaient de leurs visages, dégageant une odeur nauséabonde. Lorsqu’on leur a demandé de les garder à l’hôpital, on nous a répondu qu’on ne pouvait rien faire pour eux et qu’il fallait qu’ils rentrent à la maison», a confié Manel à Kapitalis, ajoutant que durant l’hospitalisation, les infirmières n’avaient même pas nettoyé les plaies et laissé son père et sa grand-mère livrés à eux-mêmes.
Le délégué de Bizerte a eu vent de cette affaire après que Manel eut publié sur Facebook les photos de son père et sa grand-mère et expliqué les faits. Il prit alors contact avec la famille des patients et une équipe médicale s’est déplacée à leur domicile et constaté que Mohamed et Jamila Bouazizi doivent être à nouveau hospitalisés. Les patients ont été transportés, ce matin, à Tunis où ils ont été admis au Centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous.
De son côté, la direction régionale de la santé à Bizerte a ouvert une enquête pour négligence médicale, ce que le directeur de l’hôpital Habib Bougatfa, nie totalement.
«Je suis reconnaissante envers le délégué et rassurée pour mon père et ma grand-mère. Cependant, je porterais plainte contre les responsables de l‘hôpital Bougatfa car au lieu de reconnaître leur erreur et s’excuser, ils ont nié les accusations et n’ont pas assumé leur faute», raconte Manel, ajoutant : «J’ai eu la chance que mon histoire soit parvenue jusqu’au délégué. D’autres n’auront pas cette chance. C’est pour cela qu’il faut porter plainte pour que l’hôpital ne refasse pas les mêmes fautes».
Y. N.
Donnez votre avis