A Radio Kelma, qui ne diffuse que des chansons, les journalistes ne travaillent plus. L’administration prépare un renvoi collectif.
Des journalistes de Radio Kelma ont rencontré, ce matin, Néji Bghouri, président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) pour lui faire part de leurs craintes de faire l’objet d’un renvoi collectif, puisque les responsables de la station leur ont récemment demandé de cesser de travailler, indiquant que celle-ci ne diffusera plus que de la musique.
Une réunion est prévue demain 15h avec la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) afin de lancer les actions nécessaires pour protéger les droits des journalistes de cette radio, qui, en août dernier, avaient fait un sit-in pour demander d’être payés leurs salaires de 3 mois.
Néji Bghouri a aussi indiqué que des doutes planent sur la propriété de la radio et notamment sur le rôle joué par Slim Riahi, le controversé homme d’affaires, également président de l’Union patriotique libre (UPL) et du Club africain (CA).
«Tout indique que Slim Riahi est le propriétaire de Radio Kelma, mais la loi lui interdit d’être, en même temps, à la tête d’un parti politique et d’un média audio-visuel», a précisé le président du SNJT.
L’homme d’affaires avait racheté la radio, en 2015, à Sihem Bensedrine, présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), dans des circonstances demeurées floues. Cela s’est passé sans l’accord préalable de la Haica, requis par la loi, et ressemblait davantage à une opération politique qu’à une transaction commerciale.
Y. N.
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