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Souhaïl Bayoudh explore la liberté de croyance en Tunisie

‘‘Ouvrez l’église’’ de Souhaïl Bayoudh, sur les Tunisiens convertis au christianisme, sera bientôt présenté en Europe et aux Etats-Unis.

Par Marwan Chahla

Un nouveau documentaire du réalisateur tunisien et militant politique Souhaïl Bayoudh, intitulé ‘‘Open the Church’’ (Ouvrez l’église) et traitant du débat actuel sur les droits à la liberté de religion et de conscience, devrait faire ses débuts dans les prochains jours à travers l’Europe et les Etats-Unis, dans le cadre de festivals et forums internationaux.

Bayoudh, qui n’est pas en milieu inconnu dans le traitement de questions sociales sensibles – comme les thèmes de la torture, la consommation de cannabis et l’émigration clandestine – s’attaque dans ce nouveau documentaire au sujet véritablement tabou de la liberté de culte en Tunisie.

Le court métrage, d’une durée de près de trente minutes, relate les histoires de Tunisiens musulmans qui se sont convertis au christianisme.

Dans une déclaration à Ansamed, le réalisateur polémiste promet que son ‘‘Ouvrez l’église’’ sera le premier d’une série d’enquêtes sur le thème du pluralisme religieux en Tunisie. D’ailleurs, il prend rendez-vous pour son prochain documentaire sur «la persécution des juifs» en Tunisie, leur histoire et leurs relations avec les musulmans.

Il estime que son documentaire ‘‘Open the Church’’ est une tentative d’ouverture d’un débat social et politique en Tunisie et à l’étranger: «il essaie de mettre en évidence certains des problèmes résultant de l’accord de modus vivendi conclu, en 1964, entre le Vatican et le président de la Tunisie indépendante, Habib Bourguiba. Cet arrangement a sensiblement limité les activités de l’église catholique en Tunisie, un fait qui, avec le temps, a donné naissance à des églises et des sectes ‘‘secrètes’’ qui opèrent dans la clandestinité.»

«Et pour cette raison, je pense qu’il est actuellement indispensable de modifier ce modus vivendi qui est, à mon avis, clairement dépassé et anticonstitutionnel car il restreint de fait la pratique de la liberté de culte en Tunisie», ajoute Souhaïl Bayoudh.

«Ce dont nous avons besoin, c’est d’étendre la reconnaissance des pouvoirs conférés à l’église catholique, de façon à mettre un terme à la prolifération d’églises inconnues et de sectes secrètes qui peuvent s’avérer dangereuses», met en garde le réalisateur.

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