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Sadok Belaïd : La nostalgie d’un régime présidentiel est maladive

Ph : Houssem Ben Alaya.

Sadok Belaïd, expert en droit constitutionnel, a estimé que le régime présidentiel ne peut pas réussir en Tunisie, contrairement à certains autres pays, comme les Etats-Unis ou la France.

«En Tunisie, nous avons fait deux expériences politiques très négatives avec les régimes présidentiels de Bouguiba et de Ben Ali. Et honnêtement, Habib Bourguiba autant que Ben Ali ont raté leur sortie. Cette nostalgie de régime présidentiel observée chez certains Tunisiens est vraiment maladive. Nous savons très bien que ça ne marchera pas car il y a, en ce moment, de grandes divergences aux niveaux idéologique, culturel et politique. Et il serait vraiment très difficile de trouver un président qui gouverne et assure un rôle de contrôle et d’arbitrage et, surtout, qui ne soit pas partial», a expliqué M. Belaïd, lors de son passage à « De Tunis » sur la chaîne privée Attessia, hier soir, vendredi 1er février 2019.

Selon l’expert en droit constitutionnel, le régime présidentiel ne permet pas de réaliser deux piliers essentiels de la démocratie, à savoir l’alternance au pouvoir et la concertation.

Sur un autre plan, Sadok Belaïd a indiqué que plusieurs articles de la nouvelle constitution, qui est à caractère parlementaire, n’ont pas été appliqués correctement. Il faut dire que cette loi fondamentale contient beaucoup de pièges, a-t-il ajouté, sans s’attarder sur les articles en question.

 
En d’autres termes, la nouvelle constitution n’est pas idéale et on a eu beaucoup de difficultés à la mettre en oeuvre, ce qui a d’ailleurs poussé le président de la république (et pas seulement) a proposer sa révision pour redonner plus de pouvoir au chef de l’Etat, mais, de l’avis de M. Belaid, le retour à un régime présidentiel, après les expériences malheureuses du passé, n’est pas la solution. Et pour cause: le régime présidentiel requiert une culture démocratique qui n’est pas encore vraiment en vigueur en Tunisie.

E. B. A.

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