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Banque en ligne et néobanques, la Tunisie peut mieux faire

Les premières banques en ligne 100 % tunisiennes ont commencé à apparaître et à se faire une place de choix sur le marché bancaire au cours de l’année 2018. Mais ce segment de l’activité bancaire reste très en-deçà des attentes des clients.

Par Meriem Majdoub

Les services que les banques en ligne tunisiennes proposent apportent de nombreuses solutions aux ménages tunisiens, notamment en matière de paiement en ligne. Cependant, il reste encore du chemin à parcourir pour que ce nouveau genre de banques prenne toute la place qu’il occupe déjà en Europe.

Un retard important sur l’épargne

Actuellement, les banques en ligne sont surtout populaires en Tunisie grâce à la gratuité de leurs cartes bancaires. Effectivement, ce simple détail a permis à de nombreux Tunisiens disposant d’une situation financière fragile de s’offrir enfin le luxe d’une carte bancaire. Les experts espèrent que cela aidera à débloquer l’accès des plus pauvres à beaucoup de services en ligne, plus pratiques et moins coûteux.

Il suffit de se pencher sur un comparatif en épargne des principales banques en ligne européennes pour réaliser que les avantages d’une banque de ce genre ne se limitent pas à une carte bancaire gratuite.

Effectivement, les frais de dossier et de gestion ont beau être plus bas, ces banques n’en proposent pas des offres d’épargne moins intéressantes que la concurrence. Pourtant, les Tunisiens ne semblent pas avoir encore sauté le pas.

L’e-commerce a du mal à se développer en Tunisie

L’augmentation caractéristique du nombre de clients des banques en ligne s’est accompagnée d’une croissance importante du commerce en ligne.

Effectivement, les deux secteurs bénéficient de la même évolution des comportements des consommateurs. Ils sont de plus en plus habitués à effectuer leurs démarches en ligne et portent ainsi tout un secteur.

Néanmoins, l’e-commerce tunisien a du mal à se développer et passe à côté d’un marché potentiel de deux à trois milliards de dinars. Une situation principalement due à la rigidité de la législation tunisienne, ce qui exaspère beaucoup d’hommes politiques et de commerçants tunisiens qui militent pour une meilleure ouverture du pays aux innovations numériques.

Une innovation à double tranchant

D’une manière générale, beaucoup de reproches sont exprimés contre la législation tunisienne en matière de banques en ligne et d’e-commerce. Une législation qui ralentit le développement de solutions qui favorisent visiblement l’inclusion des ménages les plus pauvres en leur donnant accès à des services instantanés, pratiques, internationaux et peu coûteux.

Cependant, si le gouvernement tunisien continue de se montrer réticent face à cette amélioration technique internationale, c’est justement à cause de son aspect international. L’émergence des néobanques et du e-commerce favorise également la fuite massive de capitaux et force à l’ouverture générale des marchés. Une tendance inévitable selon certains, mais qui continue d’effrayer beaucoup de particuliers et d’hommes politiques.

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