La diva américaine du gospel Liz MacComb a illuminé la scène du Festival international de Hammamet le soir du samedi 10 août 2019, en nous offrant un grand moment de musique qu’on n’est pas prêt d’oublier.
Par Fawz Ben Ali
Le Festival international de Hammamet nous a réservé bien des surprises au milieu de la programmation de sa 55e édition, comme celle d’avant-hier soir, où on avait rendez-vous avec une grande dame de la musique. Liz MacComb, ou «la pasionaria du gospel» comme on la surnomme souvent, nous a offert une performance vocale et instrumentale des plus époustouflantes, et dont le public présent s’en rappellera certainement longtemps.
Indétrônable bête de scène
Liz MacComb connait bien la Tunisie; elle y était déjà en 2008 dans le cadre du Festival Jazz à Carthage, puis en 2013 au Tabarka Jazz Festival. C’est une autre rencontre étincelante qui a eu lieu cette année avec le public de Hammamet, venu nombreux à l’une des dates fortes de la programmation de cette édition.
À 22heures et devant un théâtre comble, la diva américaine a fait une majestueuse entrée sur scène, se mettant derrière son instrument de prédilection, le piano «sur lequel son cœur est parfaitement accordée», disait-elle.
Liz MacComb a ouvert le bal en solo avec une performance piano-voix, avant d’être rejoint sur scène par son bassiste, son percussionniste, ainsi que le jeune guitariste tunisien Hedi Fahem qu’elle a invité pour l’accompagner tout au long de ce concert qui s’est poursuivi bien après minuit, au grand bonheur d’un public intergénérationnel, ravi et conquis.
Chanteuse, compositrice, musicienne et militante des droits de l’Homme, Liz MacComb a commencé à chanter l’âge de 3 ans, notamment au milieu des messes du dimanche, dans les églises pentecôtes du Mississippi. Elevée dans une famille religieuse, elle a développé dès son jeune âge une grande passion pour les chants spirituels afro-américains qu’elle a su populariser, universaliser et moderniser durant sa longue carrière. À 66 ans, Liz MacComb est toujours une bête de scène indétrônable, elle nous a émerveillés avec une voix puissante, un charisme incroyable, une présence inimitable et surtout de l’énergie à revendre, à travers une sélection de ses plus belles chansons comme ‘‘I need you’’, ‘‘Life is more precious’’, ‘‘Fire’’, ‘‘Give him up’’… mais aussi une reprise magistrale de ‘‘Sometimes I feel like a motherless child’’, célèbre chant spirituel que chantaient les noirs avant l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis.
Une messagère de la paix
La musique que propose Liz MacComb prend racine dans le gospel mais va aussi à la rencontre de divers autres univers musicaux allant du blues, du jazz, de la soul ou encore du funk; des mariages sonores qui lui ont permis de contribuer au renouveau du gospel.
Après avoir fait, à ses débuts, les premières parties de grands noms de la musique mondiale comme B. B. King, Ray Charles, Luther Allison… et après avoir acquis une reconnaissance américaine assez tardive (plusieurs années après ses premiers succès en Europe), Liz MacComb est aujourd’hui considérée comme la vedette absolue du gospel grâce à sa voix et sa présence scénique uniques. Elle aime se présenter comme «une citoyenne du monde» et «une messagère de la paix» dans le monde, car il s’agit aussi d’une grande défenseure des droits de l’Homme; sa discographie témoigne d’un humanisme universel et ses chansons sont un hymne à l’amour et à la fraternité.
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