La première édition du Tunisia Outdoor Film Festival (TOFF) se tiendra du 18 août au 3 septembre 2019 dans les régions sud du pays, une nouvelle initiative pour décentraliser l’accès à la culture cinématographique.
Par Fawz Ben Ali
Un nouveau festival de cinéma vient de voir le jour, il s’agit du Outdoor Film Festival, ou le Festival de cinéma en plein-air, qui sera présent exclusivement dans quatre villes différentes du sud de la Tunisie : Gabès, Metlaoui, Tatouine et Djerba.
Le pouvoir magique du cinéma
Le festival est organisé par l’association «Cinéma pour tous», avec le soutien de plusieurs organismes tunisiens et étrangers comme le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), l’Union Européenne, le Med-Film 4all, Tunisia Cinema Foundation…
À l’occasion du lancement de sa première édition, le comité directeur et artistique du festival a donné une conférence de presse le jeudi 15 août à la Cinémathèque tunisienne à la Cité de la Culture, pour annoncer les détails et les différents axes du programme.
Le directeur du Festival, Abdelwahed Hmidet a souligné l’importance de diffuser la culture cinématographique dans les régions intérieures et marginalisées du pays, là où l’accès aux manifestations artistiques est presque inexistant.
Le festival croit au pouvoir magique de la culture et surtout du cinéma dans la lutte contre toute forme d’obscurantisme et d’extrémisme religieux. Il est ainsi important d’offrir des films de qualité qui abordent intelligemment des thématiques actuelles, mais aussi de pouvoir en débattre avec le public et de développer son sens critique ; d’ailleurs le festival a compté sur l’aide de pointilleux critiques de cinéma comme Kamel Ouanes et Naceur Sardi.
Placé sous le thème «Cinéma sous les étoiles», le festival investira des espaces décloisonnés, en plein-air et accessibles à tous pour faciliter l’accès au public, qui, selon les estimations, pourrait dépasser les 30.000 participants.
Le cinéma féminin à l’honneur
Pour sa première édition, le festival a décidé de célébrer le cinéma féminin, en mettant la lumière sur le travail des jeunes réalisatrices et scénaristes tunisiennes et méditerranéennes, mais aussi de rendre hommage à l’une des pionnières du cinéma tunisien Salma Baccar, qui sera présente au festival avec son dernier film ‘‘E Jaïda’’ (2017), et qui a d’ailleurs pris part à la conférence de presse. «J’étais pionnière dans les années 60 et 70, et je suis aujourd’hui contente de voir qu’il y a de plus en plus de techniciennes et de réalisatrices tunisienne qui imposent leur place dans le monde du 7e art», a-t-elle souligné.
L’idée du festival est de faire du cinéma ambulant à travers une Caravane 3D qui entamera l’aventure par la ville de Gabès pour aller en suite à Metlaoui, à Tatouine et puis finalement à l’île de Djerba. Lors de cette aventure cinématographique, le festival, sous la direction artistique de Hichem Belkhamsa, proposera donc de voir une large sélection de films tunisiens et étrangers sortis récemment, écrits et réalisés par des cinéastes femmes comme ‘‘La belle et la meute’’ et ‘‘Zeineb n’aime pas la neige’’ de Kaouther Ben Hania, ‘‘Benzine’’ de Sarra Labidi, ‘‘Le pardon’’ de Najwa Slama, ‘‘Sophia’’ de Mariem Ben Mbarek…
Au programme également différents ateliers et cours de cinéma, notamment avec la jeune documentariste Ines Ben Othmane, des projections et débats pour enfants, une exposition photographique célébrant le parcours des réalisatrices ayant marqué l’histoire du cinéma tunisien, ainsi que des concerts de musique dans les rues et sur les plages, en autres avec le groupe français Cloud Cuckoo Land.
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