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«Pour la stabilité du pays, Ennahdha doit faire partie du prochain gouvernement», menace Imed Khemiri

La personnalité la mieux à même de former un gouvernement, qui sera prochainement choisie par le président de la république, Kaïs Saïed, ne doit pas se passer de son mouvement, a déclaré Imed Khemiri, porte-parole d’Ennahdha. «Et ce, pour la stabilité du pays», a-t-il ajouté ce mardi 21 juillet 2020. Et cela sonne comme une menace…

Pourtant au vu de ce qu’a vécu la Tunisie au cours des 9 dernières années marquées par la gouvernance d’Ennahdha, c’est plutôt à la poursuite des échecs, à tous les plans, qu’on devrait s’attendre en gardant le mouvement islamiste dans le gouvernement.

Mais cette évaluation n’a évidemment pas d’importance aux yeux de M. Khemiri et de ses «frères musulmans» nahdhaouis. Tout ce qui compte, pour eux, c’est de s’accrocher au pouvoir, au risque de présenter des justifications aussi ridicules à l’opinion public. Et de brandir la menace de l’instabilité.

L’invité de «Midi show» sur Mosaïque FM a, par ailleurs, indiqué qu’il y avait des consultations entre son parti et les blocs ayant présenté la motion de censure contre le chef du gouvernement sortant, Elyes Fakhfakh, à savoir Qalb Tounes, Al-Karama et Al-Mostakbal, en vue de choisir «une ou deux personnalités rassembleuses», assurant que les concertations sont ouvertes à tous les autres blocs.

Ennahdha devrait pourtant regarder les choses en face. Aujourd’hui, ses anciens partenaires gouvernementaux (Attayar, Echaâb et Tahya Tounes) ne veulent plus de lui au sein du gouvernement. Quant à ses alliés parlementaires, Qalb Tounes et Al-Karama, ils sont clairement indésirables aux yeux de Kaïs Saïed, qui se chargera certainement de choisir une personne partageant sa vision politique à la tête du gouvernement.

Le parti islamiste est dans une très mauvaise posture et pourrait être prochainement amené à choisir entre l’opposition et la dissolution du Parlement, ce qui veut dire des élections anticipées et un duel très difficile et très usant avec le Parti destourien libre (PDL) de Abir Moussi, aujourd’hui en tête des sondages d’opinion. Et encore ! Même ce luxe pourrait lui être enlevé au cas où Qalb Tounes passerait à l’autre clan.

Cherif Ben Younès

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