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Moncef Marzouki poursuit sa guerre contre les médias pourris

L’ancien président (provisoire et non élu, doit-on le préciser ?) Moncef Marzouki, dont la rigidité doctrinaire n’est pas le moindre défaut, n’en démord pas : ce sont les médias pourris qui sont à l’origine de tous les maux de la Tunisie post-révolution.

Excessive et à certains égards fausse et injuste, cette idée fixe lui vaut, on l’imagine, une certaine hostilité de la part de beaucoup de médias, mais il ne rate aucune occasion pour nous la resservir, froide ou réchauffée, avec le même esprit revanchard.

C’est ainsi qu’à la veille de la célébration du 10e anniversaire de la révolution du 17 décembre 2010 – 14 janvier 2011, il a diffusé, mercredi 16 décembre 2020, une vidéo sur les réseaux sociaux où il tente d’expliquer que cette «révolution», à laquelle de moins en moins de Tunisiens croient encore, a «réalisé la moitié de ses objectifs».

«La révolution a réalisé un miracle, le peuple est devenu libre et la liberté est une couronne sur la tête des Tunisiens», a-t-il précisé, un brin lyrique, en admettant cependant que «la moitié de objectifs de la révolution n’ont toujours pas été réalisés, et notamment la guerre contre la corruption, la justice sociale, la victoire sur le chômage et la stabilité gouvernementale».

Pour justifier tous ces échecs (excusez du peu !), dont lui et les autres dirigeants post-révolution assument l’entière responsabilité, M. Marzouki a cru pouvoir se défausser une nouvelle fois sur les… journalistes, son habituel poil à gratter.

«Le peuple tunisien a subi une opération sans précédent de lavage de cerveau de la part des médias pourris, qui l’ont trompé en diffusant des mensonges, notamment en affirmant que la révolution, la (nouvelle) constitution et la démocratie sont la cause de la pauvreté», a déclaré M. Marzouki.

Nullement choqué par le piteux spectacle qu’offre aujourd’hui l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), l’ancien président fait assumer la responsabilité du bas niveau intellectuel et moral des députés aux… Tunisiens eux-mêmes. «C’est le peuple qui a élu le parlement, lequel reflète l’image de la société, c’est-à-dire le meilleur et le pire qui est en nous. La responsabilité est donc collective», conclut-il.

Imed Bahri

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